L’importance de la recherche et de l’étude des manuscrits a été soulignée jeudi soir à Alger par des universitaires qui ont appelé à la préservation des manuscrits anciens en tant que patrimoine culturel et signe d’identité.
Organisée par la Bibliothèque nationale, la rencontre a réuni plusieurs universitaires qui ont discuté de l’indexation et du catalogage des manuscrits, des difficultés rencontrées par les chercheurs dans le domaine, en plus des expériences partagées par les experts qui ont mené des études sur des documents anciens.
Le directeur de la Bibliothèque nationale, Mounir Behadi, a souligné dans sa communication que son établissement est dépositaire d’une « importante » collection documentaire et scientifique estimée à plus de « 24.000 » manuscrits, outre des « khizanates » (cabinets) situés dans plusieurs régions du pays, notamment dans le sud.
Ce « trésor » documentaire, a-t-il dit, a nécessité un « intérêt » particulier de la part des chercheurs pour « l’inventorier et l’organiser de manière structurelle pour en faire un meilleur usage », mettant en garde contre la publication « excessive » de manuscrits non vérifiés. , favorisée, selon lui, par un accès facile aux moyens de distribution modernes.
« Toutes les institutions doivent être impliquées dans l’étude et la promotion des manuscrits anciens, car la préservation de ces documents reflète l’intérêt des peuples pour leur identité et leur civilisation », a conseillé M. Behadi.
De son côté, l’académicien Abdelmadjid Benaimia, spécialiste des manuscrits de la civilisation islamique, a évoqué dans son intervention par vidéoconférence une série de difficultés rencontrées par les étudiants et chercheurs du laboratoire de la civilisation islamique, notamment dans l’indexation, le catalogage, ainsi que l’acquisition. de documents privés.
Le manque de moyens techniques et d’outils modernes pour l’identification et la conservation des manuscrits a également été cité comme des obstacles à la recherche et à l’étude du matériel documentaire qui, selon lui, nécessite des moyens matériels pour parvenir à des résultats « convainquants ».
De son côté, le chercheur Ahmed Djaafri, professeur à l’Université d’Adrar, a présenté une présentation sur les manuscrits arabes à travers différentes périodes historiques, notant à ce propos que « l’étude des manuscrits liés à la civilisation du droit arabo-islamique nécessite une beaucoup d’études académiques et de rigueur scientifique » pour éviter « les anomalies qui pourraient induire en erreur » les étudiants et les chercheurs.
Dans le même esprit, l’académicien Abderahmane Douib a également évoqué la nécessité d’adopter une approche académique rigoureuse dans la recherche et l’étude des manuscrits qui, a-t-il conseillé, doivent être étudiés avec beaucoup de « compétence » et de « précision ».
L’académicien et auteur d’ouvrages sur les manuscrits soufis, Abdelmounaim Kassimi, est revenu sur les manuscrits et publications soufis, notant à ce propos que ces manuscrits sont peu nombreux et conservés notamment à Tamentit (Adrar), à la Bibliothèque nationale et à M’sila (Zaouia El Hamel) constitue « un matériau important et une référence » pour les chercheurs algériens.