Un concert de musique Chaâbie a été animé jeudi soir à Alger, devant un public galvanisé et venu nombreux, par le grand chanteur Abdelkader Chaou, l’un des maîtres du genre qui continue de promouvoir et de transmettre ce patrimoine ancestral.
Organisé au Théâtre National Mahieddine-Bachtarzi (TNA) dans le cadre de sa programmation baptisée « Ramadhan au Théâtre », le concert s’est déroulé devant une salle comble, dans des ambiances euphoriques créées par un public venu nombreux. , occupant, au-delà de la grande salle, les trois balcons du TNA.
Appuyé par un orchestre de cinq musiciens professionnels expérimentés, dirigé de main de maître par Smail Ferkioui au piano, Abdelkader Chaou a eu droit, dès son entrée sur scène, à un accueil triomphal, nourri d’applaudissements, de youyous et de mots de bienvenue, à l’instar de certains du public. qui a crié avec enthousiasme « Sahha Cheikh !… ».
Sentant, à juste titre, que l’ambiance générale de la salle serait à la délectation et à l’envie de s’abandonner à la détente, l’artiste est venu à la rencontre de son public avec des partitions et un « Z’mam » (chansonnier contenant les paroles du chansons), quelques petits répertoires (refdat) entre Qçid, Chansonnettes et Nabawi, pour terminer par des morceaux aux légères cadences berouali (6/8) qui favorisent le déhanchement.
Grâce à ce bon procédé et pendant deux heures et demie, le public n’a cessé de danser, occupant le devant de la scène et les allées réservées au mouvement, tout en entonnant les refrains des chansons les plus célèbres du répertoire personnel du chanteur avec un air pur. voix, comme « Yalâadra win m’walik » ou encore plus récemment, « El kasba wana wlid’ha », ainsi que celles des chansons classiques chaâbie comme « El Kahwa we latay » ou « Kane maakoum ». jet ».
Dans une ambiance empreinte de spiritualité, créée entre autres par l’éclairage « qaâdet », élément d’une scénographie traditionnelle de l’occasion, faite notamment de portes orientales à tambours (heurtoirs) à dessus cintré et petites fenêtres derrière la grille, Abdelkader Chaou a réalisé une émission qui « coulait de la source », car elle correspondait naturellement au ton ramadan de la soirée.
Ainsi également parmi les chansons chantées par Chieikh, « A Rassoul Allah », « ?chqi wegh’rami », « Elquelb bet sali », « Wahd el ghoziel », « Had ech’charab », « Ya h’bibi adji net ‘salhou », « Djibouha, djibouha », « Fi westou lebnet », « Dour biha ya chibani », « Nest’hel el kiya » et « Dayma dayma ».
Après une pause d’un quart d’heure, durant laquelle la conteuse Aouaouèche Bensaid, en charge, a déclamé avec insistance une de ces passionnantes histoires des indigènes algériens, le cheikh est revenu sur scène pour semer une fois de plus le bien et la joie et raviver la folie avec vengeance. .
Au terme d’une prestation époustouflante, Abdelkader Chaou et tous les artistes ont été longuement ovationnés par le public qui a levé la main à la sortie du programme d’animation du Ramadhan de la TNA, qui se déroule jusqu’au 6 avril, avec des pièces de théâtre, des comédies musicales. , monologues, concerts de musique et hommages aux artistes.