Le mois sacré du Ramadhan est l’occasion pour les habitants de Ghardaïa de revisiter le riche répertoire culinaire de la région, notamment en ce qui concerne le repas « F’tour » (rupture du jeûne) des enfants jeûnant pour la première fois, qui souvent subissez cette épreuve pour vous régaler de spécialités locales, appelées « Tikdourine », au goût juteux et irrésistible.
Les enfants qui souhaitent vivre pleinement le Ramadan à travers le jeûne (quatrième pilier de l’Islam), sont systématiquement chouchoutés par leurs parents, en leur préparant une délicieuse recette spécialement conçue pour les enfants qui jeûnent pour la première fois.
Ce plat typique de la gastronomie de la région de Ghardaïa appelé « Takdourth » en tamazight local, « Tikdourine » au pluriel, qui a résisté aux changements des tendances et des coutumes culinaires, réapparaît avec force sur les tables, surtout lorsque la famille a un enfant à jeun aux heures de grande écoute
Cette friandise traditionnelle « Takdourth » est l’une des spécialités culinaires incontournables et les plus appréciées par les habitants des Ksour de la Pentapole à l’occasion du premier jeûne de leur enfant.
Il s’agit d’un mélange de dattes « Ghars » dénoyautées, de semoule légèrement torréfiée et d’« El Klila » (lait en poudre) et le tout trempé dans du beurre naturel avant que la ménagère façonne soigneusement ce produit en boulettes.
Une opportunité pour les enfants d’approfondir leur foi
Selon la tradition, un enfant qui jeûne pour la première fois est au centre de toutes les attentions et préoccupations au sein de la famille. Lors du « F’tour », il prend une place d’honneur autour d’une table bien garnie, en plus des cadeaux qui lui seront offerts pour récompenser ses prouesses lors d’une journée de privation, a expliqué Hadj Bakir du Ksar. Mélika.
Ce mois sacré s’avère être une opportunité pour les enfants d’approfondir leur foi, de s’épanouir spirituellement et une opportunité de se familiariser avec les valeurs fondamentales de l’Islam et de vivre une expérience personnellement et spirituellement enrichissante soulignée tour à tour par Hadj Mokhtar du district de Hadj Messaoud (Ghardaïa).
Très attachées à leurs traditions, les familles de la région de Ghardaïa se distinguent par leurs traditions riches et authentiques, illustrées notamment par un art culinaire ancestral et des plats élaborés à partir de produits locaux, a constaté Hadja Fatima du quartier de Theniet El Makhzen.
Malgré la modernité qui a sculpté des pans entiers des habitudes culinaires des habitants de cette région, il n’en demeure pas moins qu’ils tentent tant bien que mal de préserver leurs traditions culinaires et de les transmettre de génération en génération, a-t-elle souligné, rappelant que « El Harira », « Lahsa » assaisonnées de « Guertouffa » (camomille sauvage moulue), leur conférant ainsi un goût particulier et délicieux, sont des incontournables de la table « F’tour » de Ghardaïa.
Comme les autres wilayas, les mosquées, disséminées dans toute la wilaya, connaissent un afflux record de fidèles et continuent inexorablement de jouer le rôle de haut lieu de piété durant ce mois sacré.
Ramadhan, un mois de partage et de générosité
Dès la première heure après la rupture du jeûne, des milliers de personnes, notamment des jeunes vêtus de la tenue traditionnelle « Gandoura et tête (chachia ou cheche) », envahissent les différentes mosquées de la wilaya, leur nombre étant estimé à plus de 200, selon la Direction. des Affaires Religieuses et des Wakfs, dans une atmosphère marquée par la piété, la tolérance, l’entraide, la tranquillité et la contemplation.
Parmi les autres traditions religieuses perpétuées au sein des différentes mosquées figure celle de lire et de chanter les versets du Saint Coran en groupe tout au long du mois sacré et sans interruption à l’exception des cinq prières quotidiennes.
Selon les personnes interrogées à ce sujet, réciter le Coran sans interruption, hormis les prières et le temps du F’tour, est considéré comme revivre le souvenir de la révélation du Coran en ce mois sacré du personne du Prophète (QSSSL).
Au-delà de l’aspect spirituel, le Ramadan est aussi un mois de partage, de générosité, d’empathie et de compassion envers les moins fortunés.
Des actions caritatives de distribution de repas aux nécessiteux sont organisées avec la participation des enfants, pour les sensibiliser aux valeurs de solidarité et d’entraide, qui sont l’essence même de l’Islam, dit-on.
Ces diverses traditions et pratiques constituent un ciment de cohésion sociale et un renforcement du tissu social de la région de Ghardaïa.