Le premier tour de manivelle d’un film documentaire intitulé « Les chars de la mort lente » a été récemment donné par son réalisateur Toufik Charbal à Boumerdès, a-t-on appris dimanche auprès de la direction locale des moudjahidines et désignés.
Le film, produit par la wilaya de Boumerdes (direction locale des moudjahidines et ayants droit), raconte l’histoire du tristement célèbre camp de torture de Gautier, dit Haouch Gautier, durant la période coloniale, situé dans la commune de Souk El Had (à l’est de la wilaya). Sa projection est prévue à l’issue des festivités commémorant le 60e anniversaire de l’indépendance nationale, le 5 juillet, a précisé le directeur du secteur, Chrikhi Said.
Cet ouvrage, visant à préserver la mémoire collective et à la transmettre aux jeunes générations, présente aux spectateurs « les témoignages vivants des moudjahidines qui ont survécu à ce camp de la mort, étayés par des photographies anciennes de ce camp et de ses détenus, prises secrètement par les moudjahiddines à l’époque », a ajouté le même responsable.
Selon son réalisateur Toufik Charbal, ce documentaire de 21 minutes est un témoignage des immenses sacrifices consentis par les Algériens pour retrouver leur liberté. « Il raconte les méthodes de torture odieuses pratiquées par l’occupant français contre les moudjahidines et leurs familles derrière les murs de ce camp crasseux », a-t-il ajouté.
A noter que les vestiges de ce camp de torture, minuscules prisons de béton, sont visibles à ce jour dans la ville de Souk El Had, pour témoigner des atrocités commises par l’armée coloniale française contre les Algériens.
Créé en 1956, ce camp abritait jusqu’à 200 prisonniers, sur une superficie de 5000 m2, selon le directeur des moudjahidines.
La torture des prisonniers a été menée sous l’autorité du directeur du camp, le major Skerfon, assisté dans sa vilaine tâche par le lieutenant Montasse, ainsi que plusieurs harkis et un groupe de parachutistes assurant une surveillance rapprochée des sites.
Brûlures causées par le feu, ingestion d’eau savonneuse, électrocutions, clous étaient le lot quotidien des moudjahidines du Front de libération nationale (FLN) et de tout civil soupçonné de collaboration avec eux, torture interdite au niveau international et pratiquée en toute impunité par les militaires français colonial. .