Les participants à une journée d’étude sur la finance islamique en Algérie, qui s’est tenue lundi à Alger, ont appelé à renforcer le cadre juridique qui réglemente ce type de financement, tout en diversifiant les canaux de distribution de ses produits, notamment en les numérisant. .
Dans leurs recommandations qui ont sanctionné cette journée d’étude, organisée par l’Association des Banques et Etablissements Financiers (ABEF) au Centre International de Conférences (CIC), les participants ont recommandé de renforcer le corpus juridique et réglementaire lié à la finance islamique et de trouver des voies et moyens de développement d’institutions de microfinance compatibles avec la charia, en exigeant un niveau de capital adapté aux spécificités de ce type d’institution.
Il faut également renforcer l’écosystème de la finance islamique en complétant le corpus réglementaire takaful et en promulguant des normes comptables appropriées, selon les recommandations de cette Journée, lues à l’issue des travaux par le délégué général de l’Abef, Rachid Belaid, en la présence du ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali, des membres du gouvernement, ainsi que du président du Haut Conseil islamique (HCI), Bouabdellah Ghlamallah.
Les participants ont également jugé opportun de poursuivre la mise en place des débouchés liés à la finance islamique et sa diversification, qui comprend le développement de nouveaux canaux de distribution grâce à la numérisation.
Ceci, en plus d’encourager la diffusion de produits d’épargne par des mesures de relance d’accompagnement, notamment la création de produits d’épargne logement et éventuellement ceux liés à des programmes subventionnés ou aidés par l’État.
Autre point abordé dans les recommandations, la nécessité de développer tout ce qui relève de la communication institutionnelle et de l’étendre à tous les acteurs directement ou indirectement, notamment le secteur religieux des affaires, pour communiquer sur la dimension sociale de la finance islamique et ce qu’elle peut apporter de plus pour l’économie nationale.
Les participants ont également appelé à la diversification des programmes de formation des acteurs de l’industrie de la finance islamique ou à la poursuite de la démarche des pouvoirs publics pour assurer la neutralité de l’écosystème vis-à-vis des produits classiques et des produits islamiques.
Ils ont également soutenu la mise en place d’outils de gestion de la liquidité et des investissements, notamment les Sukuks et un marché interbancaire.
M. Belaid a assuré que ces recommandations seront « détaillées et travaillées avant d’être transmises aux parties prenantes et feront l’objet d’un suivi au niveau de la commission des finances islamiques au niveau de l’Abef avec la participation des représentants de la Banque. de « L’Algérie, les assureurs et la Bourse d’Alger ».
Selon les chiffres présentés lors de cette réunion, le nombre de guichets proposant des produits financiers islamiques a atteint 469 au 31 octobre 2022, tandis que le montant des dépôts était d’environ 50 milliards de dinars.
Dans son allocution, le membre de l’Autorité nationale charia a fetwa, Saïd Bouizri, a appelé à la conjugaison des efforts de toutes les parties prenantes pour assurer le succès de cette expérience.
Il a également estimé que sur le plan pratique, la finance islamique fait face à des contraintes, notamment le manque de formation des ressources humaines qui encadre la commercialisation des produits bancaires alternatifs.
Il a également noté la nécessité d’élaborer le plan technique et informatique de gestion de ces financements pour assurer la bonne conformité de ces modes de financement avec les règles de la charia.