L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a mis en garde contre l’état de santé du journaliste sahraoui, Mohamed Lamin Haddi, injustement condamné à 25 ans de prison, en raison des sévices et tortures dont il est l’objet de la part des autorités marocaines.
Isolement, abus, torture… Ce défenseur des droits humains, emprisonné depuis près de 12 ans, a enduré de terribles souffrances aux mains des autorités marocaines. En plus des mauvais traitements qu’il subit régulièrement en prison, il n’a pas vu sa famille depuis septembre 2018, a rapporté l’OMCT.
Il n’est autorisé à appeler sa famille que sporadiquement et ce n’est que récemment qu’il a été autorisé à passer un très court appel téléphonique chaque semaine.
Mohamed Lamin Haddi a subi de nombreux abus et actes de torture en détention avant d’être condamné à 25 ans de prison en 2010. Il a été reconnu coupable d' »actes violents » contre les autorités marocaines, « avec l’intention de tuer ». Il a nié les accusations, affirmant que ses aveux avaient été obtenus sous la contrainte et que les preuves contre lui avaient été falsifiées.
Ce journaliste, qui a défendu sans relâche le droit à l’autodétermination de son peuple au Sahara occidental, a été conduit à la prison « Tiflet 2 », à l’est de Rabat, « à l’âge de 20 ans, plein d’énergie et en bonne santé. ce n’est plus le même homme », a déploré la plus grande coalition internationale d’ONG travaillant dans le domaine des droits de l’homme.
« Il ne voit pas bien d’un œil. Il a mal à la gorge parce qu’il a été pendu par le cou. Et il est faible à cause de la grève de la faim, souvent le seul moyen pour les prisonniers de protester contre leur détention inhumaine. » elle a continué.
Mohamed Lamin Haddi, né en 1984 dans la ville marocaine illégalement occupée de Laâyoune, a commencé à agir en tant qu’étudiant. Adolescent, il a été expulsé de l’école, affirmant avoir ressenti l’injustice de l’occupation dès son plus jeune âge.
Il travaillait pour la radio RASD lorsqu’il a été arrêté pour avoir couvert les événements de protestation dans le camp de Gdeim Izik et dénoncé la discrimination, la pauvreté et les abus qui affectent encore les Sahraouis aujourd’hui.