L’Algérie a fait des progrès significatifs dans l’extension de ses périmètres irrigués ces dernières années, malgré le déficit de précipitations qui caractérise le pays, a déclaré mercredi à Alger un responsable du ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
« La superficie des terres agricoles irriguées du pays est passée de 350.000 hectares en 2000 à près de 1,5 million d’hectares en 2021, soit près de 17% de la surface agricole utile (RO) », a indiqué Halim Benmessaoud, directeur adjoint. développement de l’irrigation au ministère.
Lors d’une journée technique sur l’économie d’eau dans l’agriculture, organisée par la Chambre nationale d’agriculture (CNA), M. Benmessaoud a mis ce changement « significatif » des périmètres irrigués à l’effort consenti par les pouvoirs publics pour mobiliser les ressources, en promouvant divers systèmes d’irrigation systèmes d’irrigation et d’économie d’eau sur la parcelle.
Parmi les principales actions menées par l’Etat pour mobiliser les ressources en eau, le même intervenant a cité l’accompagnement technique et financier des agriculteurs pour l’installation des équipements de pompage et d’économie d’eau dont les kits d’arrosage, enrouleurs, pivot et goutte à goutte. système d’irrigation.
L’aide couvre également la construction de forages et de puits, l’achat et l’installation de matériel de pompage, l’achat de citernes souples et la construction de bassins, a-t-il énuméré.
Par ailleurs, il a estimé que les effets du changement climatique et son impact sur l’agriculture obligent l’Algérie à développer en permanence des systèmes d’irrigation adéquats pour assurer la production nationale, notamment les cultures stratégiques.
« A cet égard, le secteur agricole a élaboré son programme de développement et de croissance des périmètres irrigués, par l’exploitation de nouvelles ressources en eau », a-t-il indiqué, rappelant que le ministère travaille en collaboration avec le ministère de l’Eau. Ressources en Eau et Sécurité, ainsi que le Ministère de l’Intérieur, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement du Territoire, pour l’exécution de ses programmes hydro-agricoles.
De son côté, le professeur Brahim Mouhouche de l’Ecole Nationale Supérieure Agronomique (ENSA) a insisté sur la nécessité de promouvoir une agriculture « intelligente » qui réduit la consommation de cette ressource « précieuse », précisant que le secteur consomme « 75% des ressources en eau existant « .
Dl. Mouhouche a rappelé que l’Algérie est classée parmi les pays les plus exposés au stress hydrique, avec une faible pluviométrie de 89 mm par an, concentrée à 75% dans le nord et dans les hauts plateaux.
Partant de cette réalité, il préconise l’optimisation de toutes les ressources existantes, notamment la collecte des eaux pluviales et le recyclage des eaux usées.
Concernant ce dernier point, l’agronome a apprécié qu’il y ait une quasi absence de la politique de capitalisation des ressources en eau en Algérie. « Plus d’un milliard de mètres cubes d’eau sont déversés dans la mer alors que nous avons 200 stations d’épuration », a-t-il déploré.
Outre l’exploitation des eaux usées, M. Mouhouche a insisté sur l’urgence de développer des infrastructures de stockage d’eau dans les zones réputées pour leur bonne pluviométrie.
Présents à cette rencontre, des agronomes hollandais ont exprimé leur volonté de partager leur expérience avec les agriculteurs algériens, en introduisant des systèmes écologiques innovants pour favoriser l’économie de la ressource en eau et la réduction des produits chimiques phytosanitaires.
A cette occasion, ils ont présenté un nouveau système d’irrigation qui, selon eux, permettrait d’économiser 90% de la ressource.
Baptisé « Groasis », ce seau intelligent permettrait de planter tous types de végétaux sous n’importe quel climat extrême, et ce, tout au long de l’année, selon Philip Brik, directeur associé de Groasis Algérie, qui a assuré que le produit, qui il a déjà été testé dans différentes régions du pays, « il a fait ses preuves en améliorant la qualité et la quantité des récoltes ».