ALGER – L’Orchestre de l’Association Dar El Gharnatia des musiques andalouses de Koléa a animé vendredi soir à Alger un concert de chants locaux devant un public relativement nombreux.
Accueillis à la Salle Ibn-Khaldoun dans le cadre du programme d’accompagnement culturel du 7ème Championnat d’Afrique des Nations CHAN 2022, la trentaine d’instrumentistes, dont une dizaine de musiciens, ont interprété un répertoire varié soutenu par les différentes voix présentes au sein de l’association.
Sous la direction du maestro Mohamed Chérif Saoudi, l’ensemble Dar El Gharnatia a interprété, entre autres, en première partie de récital, « Bachraf k’bir » (Ecole Malouf), inqileb araq, « Wallahi law laqa » et noubet H’çin dans ses diverses variations modales et rythmiques.
Les voix ténor et soprano ont ravi le public, comme le duo Akram Rezkallah et Rym Affif, interprétant « Kataâtou Es’Seifa wal Khali », Hamza Zeghouani dans « Ya laymi », Sara Mouloudj et Yazid Bellouti dans « Soltane lehwa » et Bachir Nardjes dans « Qom neghnamou ».
La deuxième partie était composée de plusieurs chansons des genres Aroubi et Hawzi, jouées en mode Sika, avec notamment « Wa mili bi djismi », « Keddek ya sabiy » et « Ya ma dellalou ya badri », mettant en lumière le génie créateur de to les maîtres de cette musique savante qui ont écrit ses paroles et composé ses mélodies au fil des siècles.
Côté orchestration, tous les instrumentistes du cursus supérieur de l’association ont fait preuve de maîtrise technique et de professionnalisme, tel Fayçal Mazouni au Oud qui excellait dans l’interprétation d’un istikhbar et qui, du haut de 50 ans d’appartenance à ce collectif , constitue le plus ancien membre de Dar El Gharnatia.
Egalement à Yazid Bellouti à Kouitra et Djihad Labri à Qanun, qui ont brillé dans la prestation de deux autres istikhbars sous les applaudissements du public.
Les sonorités envolées des instruments à cordes, dont une contrebasse, rappelaient la noblesse des mélodies entraînantes du genre, suggérant, bien que la musique andalouse soit un registre aux normes fixes et bien établies, de belles distributions harmoniques.
La variation des cadences irrégulières, soutenant le lyrisme romantique des textes, mettait en valeur leur parfaite adéquation avec la beauté et l’authenticité des chants andalous, pour le plus grand plaisir d’un public qui savourait chaque instant de l’interprétation.
Fondée en 1972, l’Association Dar El Gharnatia s’est fixé pour objectif de protéger, promouvoir et vulgariser le patrimoine culturel andalou. Il a à son actif huit albums principalement consacrés à Nouba, dont Rasd Edhil, Zidène, Raml El Maya et « El’Lahn el khaled » (la chanson éternelle), sorti en 2020, qui mettait en lumière le jeune Walid Medjadji, l’un des voix promettaient une belle carrière.
Le spectacle de musique andalouse présenté par l’association Dar El Gharnatia a été organisé par l’Institution d’art et de culture.