Le ministre de la justice, garde des sceaux, Abderrachid Tabi a déclaré, lundi, à Alger, que le projet de loi portant prévention et lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, renforcera les mécanismes de protection de l’économie nationale et finances. et le système bancaire contre cette forme dangereuse de criminalité.
Présentant le projet de loi aux députés de l’Assemblée nationale du peuple (APN), au cours d’une séance plénière conduite par le président de l’APN, Brahim Boughali, M. Tabi a précisé que ce projet de loi, destiné à modifier et compléter la loi 05-01, relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, s’inscrit dans le cadre de l’alignement « de la législation nationale sur les dernières évolutions de la scène du droit international et de l’adaptation de notre système judiciaire aux traités et conventions ratifiés par l’Algérie », précisant que cette projet de loi « renforcera, en même temps, les mécanismes de protection de l’économie nationale et du système financier et bancaire contre cette forme dangereuse de criminalité ».
A cette occasion, le ministre a indiqué que le projet de loi « oblige les parties concernées à prendre les mesures nécessaires pour identifier et évaluer les risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme ».
Le projet de loi les oblige également, précise M. Tabi, à mettre en œuvre « des programmes et des mesures appliquées fondés sur une approche par les risques pour lutter contre ces crimes et charge les organes de contrôle et de surveillance de surveiller leur mise en œuvre ».
Dans ce contexte, le ministre a expliqué qu’il s’agit de sociétés financières qui « effectuent à des fins commerciales des activités ou des opérations au nom ou pour le compte d’un client, telles que recevoir de l’argent et d’autres dépôts, prêts ou avances récupérables, ainsi que autres opérations ».
Comprend également les institutions et professions non financières, qui « exercent des activités autres que celles exercées par les institutions financières, y compris les professions libérales réglementées, telles que les avocats, lorsqu’elles effectuent des opérations de nature financière pour le compte de leurs clients, notaires, huissiers , commissaires-priseurs, comptables et autres qui sont tenus d’appliquer des mesures préventives, y compris de signaler toute transaction suspecte ».
Il a souligné « la nécessité pour les associations et les organisations à but non lucratif de respecter les règles de conduite prudente, notamment en ce qui concerne l’acceptation de dons et d’aides financières provenant de sources inconnues et d’activités, de personnes et d’entités suspectes. organisations ou structures dont l’implication a été constatée à l’intérieur ou à l’extérieur du territoire de la République dans des activités liées aux crimes terroristes, ainsi que le refus d’accepter des espèces sans autorisation du ministère de tutelle ».
Le ministre a également évoqué l’importance de « déclarer les opérations suspectes », notant que ce projet de loi « oblige les intéressés à déclarer à l’organisme spécialisé (la Cellule de Traitement des Informations Financières +CTRF+) toute opération suspectée d’être liée à des fonds provenant d’infractions sous-jacentes , blanchiment d’argent. ou le financement du terrorisme ou la prolifération des armes de destruction massive ».
Le projet de loi prévoit également « l’élargissement du champ de la coopération internationale dans toutes les matières liées aux demandes d’enquête, aux commissions rogatoires internationales et à l’extradition des personnes recherchées, ainsi qu’entre l’organisme algérien spécialisé et les organismes d’autres États chargés de la même missions, en tenant compte du principe de réciprocité ».
Concernant le contenu des dispositions pénales, M. Tabi a indiqué que le projet de loi propose « la révision des dispositions pénales contenues dans la loi précédente et la criminalisation des nouveaux actes.
Il prévoit également que si l’infraction sous-jacente n’est pas prouvée, les poursuites seront fondées sur l’infraction de blanchiment de capitaux comme infraction sous-jacente.
Le texte contient également d’autres modifications concernant la confiscation des avoirs même sans condamnation si ces fonds proviennent des crimes prévus par cette loi et l’exécution des demandes de confiscation d’un État étranger visant à la confiscation des fonds résultant des crimes prévus par la cette loi ».
Le débat sur le projet de loi se poursuivra mercredi en plénière avant d’ouvrir la voie au représentant du gouvernement pour répondre aux questions et inquiétudes des députés.