La pièce « Androuina », un mime burlesque mettant en garde contre les dangers de l’addiction à l’usage démesuré des réseaux sociaux, notamment par les enfants, a été présentée lundi soir à Alger, devant un public relativement nombreux. .
Conçu et mis en scène par Mohamed Djahid Dine El Henani, ce spectacle comique où l’absence de dialogue est substituée par la force des scènes diverses et le jeu précis des acteurs, tire judicieusement son titre de la combinaison des termes « androïde ». (système d’exploitation mobile) et « rouina » (en dialecte algérien, un mélange hétérogène anarchique).
D’une durée de 65 minutes, l’émission enfile un bébé en salopette, entouré de ses accessoires, sortant de son berceau car il n’est réconforté que par le toucher apaisant d’un téléphone Android qu’il sollicite avec insistance en salves de cris répétés et de cris stridents croissants en intensité.
Obtenant ce qu’il voulait, le bébé, joué par Antar Zaidi, se retire sur le côté de la scène et s’expose dangereusement à une série de vidéos et d’images qui attaquent son imaginaire enfantin, que le metteur en scène présentera au public.
Dans un jardin public, microcosme de la société, le bébé passera en revue toutes sortes d’atteintes au civisme, commises par des adultes qui devraient montrer l’exemple, dans un spectacle marqué par une interprétation grotesque des personnages, vivant à l’agonie et constamment en mouvement.
Arborant les mêmes tenues colorées et le même maquillage de clown, Abdelatif Ferhat, Chahinez Derbal, les jumeaux, Noureddine Kahil et Zakaria Maameri, Hana Chabi, Younes Djouani, Amina Aberkane et Boubekeur boudjemâa, ont su porter la trame du spectacle, à travers mouvement, gestes et expression faciale , occupant tous les espaces de la scène, dans un spectacle qui s’entend avec les yeux.
« L’enfant représenterait tous ces individus, adultes s’ils étaient, médusés par tout ce contenu incontrôlé qu’ils reçoivent en grande quantité et sans interruption, de ces réseaux sociaux qui hantent nos vies, un véritable fléau qui transforme tout utilisateur non averti en » sujet », explique l’humoriste Antar Zaidi.
La bande sonore, signée Abdelkrim Khomri et la scénographie, œuvre de Souhil Boukhedra, étaient de véritables éléments dramaturgiques qui contribuaient efficacement à créer des ambiances adaptées à différentes situations, animées par des événements en éternels retournements.
Basée sur le « travail biomécanique » intensifié des acteurs, la performance aurait été suffisante pour jouer sans texte, mais l’éclairage n’avait pas manqué par moments, laissant les acteurs dans le noir quand ils étaient au mieux. remplissant leurs rôles.
Très applaudi par le public et programmé pour un spectacle unique, dans le cadre du programme de commémoration du 68ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, le spectacle « Androuina » est produit par le Théâtre Régional Oum El Bouaghi.