Un hommage émouvant a été rendu dimanche à Alger à Akli Yahiatene, l’un des piliers et doyens de la chanson expressive kabyle algérienne, pour sa longue carrière artistique et pour son répertoire musical qui a inspiré de nombreux artistes.
Organisée au Théâtre National Mahiéddine-Bachtarzi, la cérémonie d’hommage à Akli Yahiatene a réuni un public de ses fans, aux côtés de personnalités du monde artistique.
Chaleureusement accueilli par des applaudissements et des acclamations Akli Yahiatene, 89 ans, est accompagné sur les rythmes festifs d’Idebalen, en compagnie de représentants de l’association artistique « Troisième millénaire », organisatrice de l’événement.
Visiblement ému, l’artiste a salué d’un geste le public nombreux, venu rendre hommage à un grand artiste qui a oeuvré, par la chanson, à faire entendre la voix de l’Algérie dans ses circonstances les plus difficiles, notamment pendant la période coloniale.
Né en 1933 à Aït Mendès Boghni (Tizi Ouzou), Akli Yahiatene s’exile en France, où il vit de petits boulots. Plus tard, il rencontrera d’illustres compositeurs et chanteurs de son temps tels que Slimen Azem, Zerrouki Allaoua et Cheikh El Hasnaoui qui aiguiseront sa passion pour la chanson.
Artiste et moudjahid, emprisonné à plusieurs reprises par les autorités coloniales pour avoir aidé à récolter des fonds pour le Front de libération nationale (FLN), ne se détache pas de la musique, mais se consacre davantage à ses succès. des compositions qui l’ont fait connaître d’un large public.
Préférant le luth (Oud) et la mandoline, l’artiste a composé et interprété plusieurs chansons à succès, dont « Ay-axxam » (La maison), traduite en espagnol, et « El menfi » (L’exil), qui a été interprétée par le trio Mami, Khaled et Rachid Taha, ainsi que le chanteur libanais Alaa Zalzali.
D’autres grands succès marqueront sa carrière notamment avec les titres « Thamurthiw », « Jahagh bezzef da meziane » (Exilé trop jeune), ou encore « Yedja yemas » (Il a abandonné sa mère).
A cette occasion, des artistes tels que l’interprète du hawzi et de la variété algéroise, Nadia Benyoucef, le chanteur de chaâbi Réda Domaz, Rezki Ouali ou encore El Hansanoui Amjtouh ont voulu rendre hommage à l’auteur du livre « Ya el menfi », un hit qui évoque la souffrance des immigrés algériens et des victimes de la déportation vers la Nouvelle-Calédonie.
En 2017, Akli Yahiatene a reçu la médaille de l’ordre national du mérite dans le grade « Achir ».