Le groupe A3+ du Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit mercredi « gravement préoccupé » par le niveau d’insécurité alimentaire au Yémen, exhortant les donateurs à « mobiliser les ressources nécessaires » pour aider le pays à faire face à la crise.
Dans un discours adressé aux membres du Conseil de sécurité, réunis sur la situation au Moyen-Orient, le représentant de la Sierra Leone, l’ambassadeur Michael Imran Kanu, a déclaré que « le groupe A3+ (Algérie, Mozambique, Sierra Leone, Guyane) est sérieusement préoccupé par le niveau d’insécurité alimentaire en provenance du Yémen.
Citant des données du Programme alimentaire mondial (PAM), l’ambassadeur Kanu a déclaré que « 62 pour cent des ménages au Yémen sont incapables de satisfaire leurs besoins alimentaires minimum ».
« Une augmentation alarmante de 30 % par rapport à l’année précédente a été observée, selon les perspectives humanitaires mondiales pour 2025 publiées par OCHA (Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires) », a-t-il déclaré.
Le représentant de la Sierra Leone a ajouté qu’OCHA prédit que l’insécurité alimentaire et la malnutrition persisteront à des niveaux « extrêmement élevés ».
« Nous estimons que 17 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, seront confrontées à une grave insécurité alimentaire et que 3,5 millions de personnes seront confrontées à une malnutrition aiguë », a-t-il souligné.
Pour répondre à cette situation « catastrophique », le groupe A3+ a appelé les pays donateurs à « augmenter significativement leurs contributions au plan de réponse humanitaire 2025 pour le Yémen » et à « mobiliser les ressources nécessaires ».
Le Représentant permanent de la Sierra Leone auprès de l’ONU a rappelé, dans ce contexte, que le Yémen est « au centre d’une crise multidimensionnelle » qui comprend un conflit en cours, les effets dévastateurs du changement climatique, un effondrement économique et l’un des « graves urgences humanitaires ». dans l’histoire moderne. »
« A3+ soutient pleinement les efforts des Nations Unies (et) des acteurs régionaux (…) pour parvenir à une solution politique au conflit yéménite basée sur le cadre déjà établi », a-t-il déclaré.
À cet égard, il a jugé « essentiel » que le processus politique pour une solution « durable et juste » au conflit soit dirigé et mené par les Yéménites.
« Nous pensons qu’un processus inclusif et équilibré garantissant la participation des femmes et des jeunes peut contribuer à mettre fin au conflit, à surmonter l’impasse politique et à jeter les bases pour répondre aux besoins du peuple yéménite », a-t-il expliqué. soulignant « l’importance de poursuivre les efforts de médiation sous les auspices des Nations Unies » et de « la préservation continue des acquis dans le contexte des pourparlers de paix ».
« A3+ craint que le Yémen ne perde l’attention de la communauté internationale dans un contexte d’instabilité et de tensions persistantes au Moyen-Orient », a-t-il ajouté, alarmé par « l’escalade des attaques sur le territoire yéménite par des acteurs étrangers ».
Ces attaques « compromettent les efforts de médiation en cours », a-t-il prévenu, estimant que « l’intervention militaire ne peut pas résoudre la crise yéménite ».
Pour le groupe A3+, « seuls les efforts diplomatiques et le dialogue politique peuvent poser les bases d’une paix durable » au Yémen.
« A3+ croit fermement qu’un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza est essentiel pour une paix à long terme dans la région », a-t-il plaidé, appelant « toutes les parties au conflit et les acteurs régionaux extérieurs à cesser toute action militaire et à choisir la voie ». paix