Plusieurs secteurs économiques en Algérie se tournent vers l’intelligence artificielle (IA) comme nouvel outil pour améliorer leurs performances et ouvrir de nouvelles perspectives de développement, bénéficiant de la généralisation de la formation dans ce domaine, de la multiplication des incubateurs et de la mise en place par l’État d’un plus grand nombre d’incubateurs. secteurs économiques. programmes qui encouragent l’innovation.
De grandes entreprises nationales ont déjà commencé à intégrer concrètement les technologies de l’IA dans leurs activités pour s’aligner sur les transformations numériques mondiales, à l’heure où des milliers d’étudiants spécialisés dans ce domaine sortent des écoles et universités algériennes.
Le lancement par le groupe Sonatrach, fin novembre dernier, d’un concours national de recrutement, décrit comme le plus important de la dernière décennie, illustre cette transition. Pour la première fois, des postes dans le domaine de l’IA ont été inclus.
A cet égard, le directeur exécutif des ressources humaines de Sonatrach, Smail Alatou, a indiqué dans des communiqués de presse que le recrutement de spécialistes en intelligence artificielle répond aux besoins du groupe d’intégrer les technologies de pointe, soulignant que Sonatrach dispose déjà de services de recherche chaînes et installations dans lesquelles l’intelligence artificielle est utilisée.
Par ailleurs, Sonatrach souhaite bénéficier des solutions proposées par les start-up algériennes, notamment celles axées sur l’intelligence artificielle. En septembre dernier, un événement a permis à 40 start-up locales de présenter leurs innovations.
Le PDG du groupe, Rachid Hachichi, a souligné, à cette occasion, la volonté de Sonatrach de travailler en étroite collaboration avec ces entreprises « pour faire face aux défis futurs d’un marché de plus en plus concurrentiel, où l’innovation est un moteur essentiel de la transformation énergétique.
De son côté, le groupe Sonelgaz ambitionne également d’intégrer ces technologies modernes à travers des partenariats avec des centres de recherche publics et des start-up dans divers domaines, notamment pour concevoir des dispositifs de détection de fuites de gaz utilisant « l’IA », permettant l’arrêt automatique des sources de gaz dans en cas de détection de fuite.
Ainsi, le secteur de l’énergie reste à l’avant-garde de l’adoption de l’IA, compte tenu de son rôle central dans l’économie nationale. « Il constitue la principale source de revenus, du budget de l’État et des devises, rendant l’adoption des dernières technologies indispensable pour augmenter la production », comme le souligne l’économiste Ishak Hherchi.
Pour lui, « s’adapter aux évolutions de l’IA est une nécessité inévitable pour l’Algérie et non un choix, car on ne peut imaginer, aujourd’hui, une économie émergente qui ne s’appuie pas sur ce domaine ».
Cependant, l’utilisation de l’IA dans l’économie nationale ne se limite pas au secteur de l’énergie. D’autres secteurs tels que l’agriculture, la pêche et les ressources en eau travaillent également à intégrer cette technologie.
Dans l’agriculture, plusieurs initiatives visent à améliorer la production, l’irrigation, la fertilisation et la gestion des maladies des plantes grâce à l’IA. Un exemple prometteur est le projet de fermes modernes du groupe « Souakri » dans la wilaya d’El-Meghaïer, où un système d’IA automatisé a été mis en place avec un partenaire turc pour contrôler chaque étape de la production.
Cette expérimentation concerne, dans une première phase, la culture de tomates cerises destinées à l’exportation dans le but d’augmenter la productivité, d’augmenter la qualité et de réduire les risques, selon une déclaration à l’APS du chef de projet du groupe, Mourad Fassi.
Une autre expérience prometteuse dans ce secteur notable est celle de « Farm AI », réalisée par une start-up algérienne, classée deuxième au concours mondial « Tech 4 Good » en Chine en 2023. Elle a développé un système de détection des maladies dans les usines utilisant des drones. équipé d’IA, actuellement en phase de test dans certaines fermes, selon les explications de la dirigeante de l’entreprise, Ahlam Boumezrag.
Le secteur agricole dispose également d’un incubateur rattaché à la Chambre nationale d’agriculture pour soutenir l’innovation dans l’agriculture et accompagner les projets de start-up à travers l’accompagnement, la formation et la mise en réseau des innovateurs, notamment dans le domaine de l’IA et des entreprises économiques.
De son côté, la Direction générale des forêts (DGF) teste un système de prévention des incendies de forêt, présenté par une start-up algérienne, basé sur des capteurs environnementaux qui utilisent l’IA pour évaluer les risques d’incendie en temps réel, grâce à des indicateurs climatiques. Les points de surveillance peuvent ainsi être informés en temps réel, leur permettant d’avertir la population en cas d’incendie ou de signaler la possibilité d’un risque.
Dans le secteur de la pêche, plus de 75 projets innovants ont été identifiés, dont beaucoup utilisent l’IA pour améliorer les systèmes aquacoles et la production d’algues.
L’expert technologique Younes Grar estime que l’IA joue un rôle crucial dans l’amélioration des activités économiques, « en optimisant la maintenance prédictive, en automatisant les tâches et la prise de décision, contribuant ainsi à réduire les coûts et à améliorer la qualité du service. Ceci, tout en affirmant la nécessité de fournir aux plateformes d’IA toutes les données nécessaires pour éviter les erreurs.
Ces expériences interviennent alors que l’Algérie se prépare à une nouvelle phase de transformation technologique, visant à devenir un leader en Afrique en matière d’innovation et d’intelligence artificielle, ce qui sera au centre de la troisième édition de la Conférence africaine d’ouverture, organisée depuis décembre. 5 à 7 en cours.