Les orientations du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, lors de la réunion du Conseil des Ministres tenue dimanche dernier, concernant l’importance des investissements dans les énergies propres, leur exportation et l’affectation de leurs revenus au développement national, reflètent également la place stratégique occupée par ces énergies, compte tenu des grands projets lancés récemment par l’Algérie dans le cadre de la diversification de son mix énergétique d’une part tout en restant un fournisseur d’énergie sûr et fiable d’autre part.
L’Algérie traduit cette orientation dans sa stratégie de transition énergétique pour répondre à la demande croissante en énergie de manière durable, économique et sécurisée, tout en réduisant l’impact sur l’environnement, avec l’objectif d’atteindre 30% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici en 2035.
Outre le renforcement et l’expansion des capacités de production et d’exportation de gaz naturel, qui est l’une des ressources fossiles à l’empreinte carbone la plus faible et donc un élément clé pour réussir la transition énergétique, une attention particulière est portée au développement de l’hydrogène vert à travers des projets pilotes. projets comme première étape avant de passer à l’exportation de cette énergie propre et d’avenir vers l’Europe.
Dans ce contexte, cette stratégie globale et ambitieuse se concrétise à travers le programme national des énergies renouvelables, qui vise une capacité de 15.000 mégawatts, dont la production de 3.000 mégawatts a déjà été lancée.
En ce sens, en mars dernier, le Groupe Sonelgaz a signé des contrats avec des entreprises nationales et étrangères qui ont remporté l’appel d’offres pour la production de 3.000 MW d’énergie solaire et photovoltaïque, lancé par le Groupe en deux parties : la première fait référence à la réalisation d’un projet d’une capacité de 2.000 MW répartis dans 15 centrales solaires photovoltaïques, d’une capacité comprise entre 80 et 220 MW par centrale dans 12 wilayes à travers le pays.
La deuxième partie du projet fait référence au « Solar 1.000 » de 1.000 MW, composé de 5 centrales solaires photovoltaïques d’une capacité allant de 50 à 300 MW chacune, réparties sur cinq wilayes.
L’autre axe de la stratégie nationale fait référence au développement de l’hydrogène vert, à travers des projets pilotes, comme ceux d’Arzew et de Hassi Messaoud. L’Algérie ambitionne ainsi d’exporter 40 térawattheures (près de deux millions de tonnes) d’hydrogène et ses dérivés.
L’Algérie aspire à devenir un acteur régional majeur de l’hydrogène
Dans un second temps, l’Algérie envisage d’accéder au marché international de l’hydrogène à travers le projet « SouthH2 Corridor », qui permettra l’exportation future de l’hydrogène de l’Algérie vers l’Allemagne, en passant par la Tunisie, l’Italie et l’Autriche, dans le cadre d’un partenariat entre entreprises du pays en question.
Ce projet, pour lequel Sonatrach a engagé des discussions avec les entreprises concernées, permettra d’acheminer près de 4 millions de tonnes d’hydrogène vert algérien par an, à travers les infrastructures existantes, réutilisées pour le transport de l’hydrogène, ou à travers de nouvelles infrastructures. installations.
L’Algérie dispose de toutes les capacités nécessaires pour se lancer dans la filière de l’hydrogène vert à l’heure où les marchés mondiaux et européens en particulier sont confrontés à une demande croissante pour cette énergie propre.
En tant que principale ressource pour assurer la transition énergétique, l’Algérie se concentre sur le gaz naturel, renforçant son rôle de fournisseur mondial d’énergie fiable grâce à des investissements massifs dans l’exploration et la production, ainsi que dans les infrastructures de transport du gaz. Ces efforts visent, outre à assurer la sécurité énergétique, à répondre de manière durable à la demande croissante d’énergie dans le cadre d’un ambitieux programme d’investissement visant à accroître la production de gaz.
Dans le même esprit, le projet de Gazoduc Transsaharien (TSGP), qui relie le Nigeria à l’Europe via l’Algérie et le Niger, est un « projet stratégique majeur » de par son impact socio-économique sur les pays de transit et permettra, sur à côté du développement local pour améliorer la sécurité énergétique entre le Nord et le Sud une fois cet objectif atteint.
Par ailleurs, les préoccupations environnementales sont également au cœur de la stratégie nationale de transition énergétique dans le cadre de la lutte contre le changement climatique et de la réduction de l’empreinte carbone du secteur énergétique.
Des efforts importants sont déployés pour limiter les émissions, notamment la création d’une base de données sur les émissions de diverses installations de l’industrie pétrolière et gazière.
À cet égard, le groupe Sonatrach, en tant que première entreprise énergétique nationale et africaine, s’engage à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à réduire le volume total des gaz torchés à moins de 1% d’ici 2030, en plus de s’associer à plusieurs initiatives telles que la initiative totale de torchage de routine d’ici 2030 et objectif d’atteindre « zéro méthane » pour réduire les émissions de méthane liées aux opérations son.