L’Algérie commémore demain mercredi le 64ème anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960, où le peuple algérien s’est manifesté massivement dans plusieurs villes du pays pour exiger haut et fort l’indépendance de l’Algérie et mettre fin au mythe de » Algérie française ».
Le cri retentissant du peuple algérien, il y a 64 ans, dont l’écho demeure encore aujourd’hui, a mis le dernier clou dans le cercueil du projet colonial français, qui visait à déraciner le peuple algérien, effacer son histoire et modifier sa composante sociale. Cependant, la sagesse de la révolution algérienne et le ralliement du peuple algérien autour d’elle ont permis de révéler au monde le véritable visage de l’oppression coloniale française.
Le 11 décembre 1960, les Algériens descendent dans la rue pour affirmer leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance, réaffirmant par la même occasion leur lien indéfectible avec la Révolution de Libération dont les dirigeants avaient précédemment appelé au rejet du nouveau projet proposé par les Français. Le président Charles de Gaulle, fin 1959 et début 1960, a appelé « l’Algérie algérienne ». Ce projet, qui faisait suite à celui de « l’Algérie française », n’était qu’une manœuvre pour tromper l’opinion publique. Mais les Algériens vigilants l’ont tué dans l’œuf.
Conscient qu’il ne peut vaincre la Révolution par la force, de Gaulle propose le projet de « l’Algérie algérienne », non moins dangereux que le précédent. Ce projet visait à détruire la société algérienne authentique et à la remplacer par une société hybride composée de colons et d’Algériens, politiquement et économiquement dépendante de Paris.
En rejetant toute initiative française, quelle qu’en soit la nature, les Algériens ont brandi le slogan « Algérie musulmane et indépendante » lors des manifestations du 11 décembre et ont défendu la revendication principale de la Révolution de Libération : l’indépendance nationale totale, telle qu’exprimée dans la Déclaration du 1er novembre. . .
Ces manifestations marquent un tournant décisif dans la guerre de libération nationale. Ils ont contribué à l’internationalisation de la cause algérienne et au renforcement de la position de la délégation algérienne et des partisans de la cause à l’Assemblée générale des Nations Unies en 1960. Le 19 décembre de la même année, une résolution est adoptée, demandant l’application du principe d’autodétermination et recommander sa mise en œuvre aux peuples sous domination coloniale pour leur permettre de recouvrer leur souveraineté et leur liberté.
Malgré le blocus imposé à l’époque, les médias algériens et internationaux ont joué un rôle crucial en dénonçant les pratiques criminelles de la France coloniale.
La première étincelle de ces manifestations éclate à Aïn Temouchent le 9 décembre 1960, coïncidant avec la visite de De Gaulle dans la région, où des marches de jeunes sont organisées pour réclamer l’indépendance de l’Algérie. Les manifestations se sont étendues à d’autres villes du pays le 11 décembre.
Dans ses mémoires, De Gaulle avoue avoir été surpris par ces manifestations : « ce que j’ai vu de mes yeux pendant cinq jours, ce que j’ai entendu et ce qui était ancré dans mon esprit m’a donné une image claire de la réalité de l’Algérie : la guerre touche à sa fin.
Pourtant, les nostalgiques de l’Algérie française ont du mal à accepter cette réalité, parmi laquelle certains milieux extrémistes parisiens tentent encore en vain de « ralentir le cours de l’histoire ».
Dans ce sens, le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a déclaré, à l’occasion de la Journée nationale de l’émigration, que « l’Algérie du nationalisme et de la dignité, est attachée au principe de droit et d’équité en ce qui concerne la question de la mémoire ». , que certains milieux extrémistes tentent de le falsifier ou de le révéler dans le tiroir de l’oubli, à l’heure où le problème de la mémoire a besoin d’un nouveau souffle de courage et d’intégrité pour s’échapper. du complexe du passé colonial et regarder vers un avenir où il n’y aura pas de place pour les semeurs de haine, parmi ceux qui restent prisonniers d’une pensée coloniale dépassée.