La 11ème édition du Salon national des beaux-arts du Djurdjura, qui se poursuit mardi à Azazga (à l’est de Tizi-Ouzou) et réunit une quarantaine d’exposants venus d’une dizaine de wilayas, est placée sous le thème « Le travail à pied sur les pistes ». d’Issiachem ».
Organisée par la Direction locale de la Culture et des Arts et hébergée dans l’annexe de la Maison de la culture Mouloud Mammeri, cette nouvelle édition est organisée en hommage au célèbre plasticien algérien Mhamed Issiakhem (1928-1985).
Si les 10 éditions précédentes se sont tenues au chef-lieu de la wilaya, les organisateurs ont décidé de tenir cette édition, qui a débuté hier, dans la commune Azazga. Cette décision s’inscrit dans le cadre de la décentralisation des activités du secteur culturel. Nous souhaitions également nous rapprocher de la région de Mhamed Issiakhem, originaire du village de Taboudoucht à Aghribs», a indiqué à l’APS le directeur de la Culture et de la Culture de la wilaya. Arts, Nabila Goumeziane.
Elle a annoncé que « L’école régionale des beaux-arts portera le nom du célèbre artiste, l’arrêté nommant la structure étant en cours de signature ». Les œuvres exposées à l’exposition, signées par des plasticiens de Tizi-Ouzou, Batna, Tipasa, Alger, Bejaia, entre autres, reproduisent des œuvres d’Issiakhem, notamment des autoportraits. D’autres peintures et bas-reliefs traitent de scènes de vie et de plusieurs facettes du patrimoine culturel national.
Coïncidant avec les festivités célébrant le 70e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale (1er novembre 1954), cette 11e édition consacre également une section importante à ce thème.
« C’est une exposition très diversifiée en termes de thématiques et elle présente certaines facettes de l’art contemporain algérien », a relevé le directeur de la Culture.
De grands artistes algériens, comme Zahia Kaci, ancienne élève d’Issiakhem, Moussa Bourdine et Moncef Guita, étaient présents au vernissage aux côtés d’autres plasticiens.
Pour rappel, le regretté artiste étudia à la Société des Beaux-Arts d’Alger en 1947 avant d’intégrer l’École des Beaux-Arts d’Alger, puis de Paris.
A l’âge de 16 ans et après le déménagement de sa famille à Relizane, il perd ses deux sœurs et son neveu et se fait amputer du bras gauche, suite à la manipulation d’une grenade ramassée dans les camps militaires installés pendant la Seconde Guerre mondiale. A la suite de ce drame, Issiakhem vivra toute sa vie brisé corps et âme, et son œuvre sera définitivement marquée du sceau de la douleur.
En 1980, Issiakhem reçoit le premier Simba d’Or à Rome, un prix de l’UNESCO dédié à l’art africain. Il est décédé le 1er décembre 1985.
L’artiste a laissé derrière lui un riche héritage aujourd’hui conservé au Musée national des beaux-arts d’Alger, auquel s’ajoutent de nombreuses toiles appartenant à des particuliers, des collectionneurs et des proches du peintre. Aujourd’hui, le style d’Issiakhem reste reconnaissable et omniprésent dans l’enseignement des arts visuels et sur les palettes d’un grand nombre d’artistes plasticiens algériens.
A noter que de nombreuses activités sont programmées pour ce Salon, notamment des ateliers et résidences d’expression artistique, ainsi que des visites du village natal d’Issiakhem et de l’école des Beaux-Arts d’Azazga.