Les spécialistes des énergies renouvelables ont souligné mercredi à Alger l’importance pour l’Algérie de s’orienter vers des investissements dans des ressources énergétiques plus diversifiées, notamment l’énergie éolienne, pour répondre à la demande locale croissante et augmenter le volume des exportations d’énergie.
Dans des déclarations adressées à l’APS en marge de la 2ème édition de l’atelier international sur les énergies renouvelables, organisé par le Club algérien d’excellence et de hautes compétences, les spécialistes ont appelé à ne pas se contenter de l’investissement dans l’énergie solaire, mais plutôt à exploiter toutes les ressources énergétiques disponibles.
Dans ce contexte, le directeur des énergies renouvelables au ministère de l’énergie, des mines et des énergies renouvelables, Mourad Chikhi a souligné que l’orientation vers l’énergie éolienne, notamment à travers le projet actuellement à l’étude au niveau ministériel pour la production de 1000 mégawatts d’énergie éolienne l’énergie à travers 10 sites-s en collaboration avec la Banque mondiale (BM), permettra la mise en place d’un système intégré d’énergies renouvelables, « pour ne pas se concentrer uniquement sur l’énergie solaire, d’autant plus que l’Algérie a un potentiel vent considérable.
Compte tenu de sa capacité à être produite tout au long de la journée, l’énergie éolienne ne doit pas être négligée, son efficacité dépassant celle de l’énergie solaire qui reste limitée à une production diurne, a-t-il soutenu.
Rappelant que l’énergie éolienne n’est pas nouvelle en Algérie, qui dispose d’un parc éolien à Tabarkatine, dans la wilaya d’Adrar, d’une capacité de production de 10,2 mégawatts, M. Chikhi a indiqué que des études de faisabilité technique et économique seront réalisées pour en déterminer le coût. et la quantité d’énergie qui sera produite dans le projet de 1.000 mégawatts.
De son côté, Réda Amrani, spécialiste des hydrocarbures et des énergies renouvelables, a souligné l’importance pour l’Algérie de développer ses capacités de production dans les énergies conventionnelles et renouvelables, afin de répondre aux besoins du marché local et d’augmenter ses capacités de production, notamment au marché européen, « face à une demande croissante d’énergie à des prix élevés ».
Le développement des énergies renouvelables « aidera l’Algérie à créer davantage de solutions qui lui permettront d’exploiter les ressources énergétiques dont elle dispose », estime l’intervenant, précisant que l’utilisation des énergies renouvelables dans les domaines de l’industrie, de l’habitat et des transports » permettre à l’Algérie d’économiser une quantité importante de gaz et de l’orienter vers l’exportation ».
Grâce à ce potentiel, l’Algérie pourrait « créer un environnement capable d’attirer les investissements étrangers pour produire de nouvelles ressources énergétiques », a-t-il ajouté, notant l’existence d’une série de défis technologiques et économiques qui entravent la transition énergétique, qui nécessitent les efforts concertés des Compétences algériennes. à l’intérieur et à l’extérieur du pays pour les rencontrer.
Dans ce contexte, M. Amrani a salué la démarche franchie par l’Algérie ces dernières années, ouvrant la voie aux compétences algériennes implantées à l’étranger, démontrant sa disposition à contribuer à l’accélération de la transition énergétique en Algérie.
De son côté, Mohamed Abbes, directeur de recherche au Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), a souligné l’importance de la stratégie de transition énergétique que l’Algérie œuvre à réaliser, soulignant la nécessité de prendre en compte « les spécificités de l’Algérie dans ce domaine ». étant donné les différences qui existent entre les pays en termes d’économie et de mix énergétique ».
En ce sens, le directeur du Centre a souligné le rôle important des centres de recherche dans le domaine de l’énergie en général, et des énergies renouvelables en particulier, « face à des changements presque quotidiens », qui doivent s’adapter, soulignant la nécessité de travailler sur des stratégies prospectives « à long terme », afin de garantir une transition énergétique capable d’assurer, d’une part, la durabilité de la sécurité énergétique et, d’autre part, de favoriser l’innovation.
Il a également évoqué l’importance d’organiser de tels ateliers et rencontres scientifiques et de recherche à travers tout le pays, avec la participation d’experts algériens, ajoutant que le CDER prépare une rencontre internationale sur les énergies renouvelables, qui devrait avoir lieu en début d’année. , et qui portera sur les technologies de production d’énergie.
Les actes de la première journée de cet atelier international, auquel ont participé des chercheurs, des ingénieurs, des experts et des étudiants, ont porté sur le débat sur les principaux défis liés à l’intégration poussée de l’énergie solaire dans le réseau électrique, la feuille de route pour la mise en œuvre de l’hydrogène vert et la revue des nouvelles techniques de stockage d’énergie.
Les travaux de l’atelier ont également porté sur les dernières innovations technologiques dans ce domaine, notamment l’intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique, les accélérateurs pour l’incubation de projets énergétiques, les projets agro-énergétiques dans les wilayas du sud, la chaîne technologique de production d’hydrogène vert. , la transition énergétique et le futur mix énergétique de l’Algérie.