Plusieurs professeurs d’université spécialisés en histoire et en soufisme ont brillé mardi à Alger, lors du 27ème Salon international du livre d’Alger (SILA), sur les valeurs humaines et spirituelles de l’émir Abdelkader lors de sa résistance pendant l’occupation française et durant son exil.
Les participants à une conférence intitulée « Soufisme et valeurs humaines de l’émir Abdelkader », tenue en présence de représentants de nombreuses Zaouïa, ont discuté des valeurs humaines clés pour lesquelles le fondateur de l’État algérien moderne a été connu tout au long de son époque. . années de résistance à l’occupation française, en rappelant son attachement à ces valeurs et à la tolérance.
Dans ce contexte, le chercheur Boumediene Bouzid a souligné la nécessité d’analyser l’origine et les dimensions suprêmes des valeurs humaines qui ont caractérisé l’émir Abdelkader », expliquant qu' »il ne faut pas réduire l’aspect humain à sa noble attitude face aux sanglants événements sectaires. qui s’est passé en Syrie en 1860, qu’il avait traité avec brio, car cet aspect se manifeste aussi dans ses relations avec sa mère, son épouse et les prisonniers de guerre ».
Il a évoqué dans le même contexte sa « volonté bienveillante envers les animaux », soulignant l’importance de la lecture du livre « Al-Mawaqif » de l’émir, qui se veut une mine d’informations pour s’enquérir de son expérience multiforme qui reflète son attachement. par le Grand Maître Ibn Arabi, en plus de ses lettres aux généraux français pour comprendre les fondements cognitifs et soufis de l’émir ainsi que ses valeurs humaines à étudier… ».
De son côté, le professeur au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC), Belghras Abdelwahab, a indiqué que l’émir Abdelkader « nous a donné, en tant que soufi et philosophe de l’histoire, ce que l’on peut appeler un réseau conceptuel grâce à dont on peut lire et comprendre l’homme et les événements (…), car en établissant les valeurs humaines, il les consacre sur un double plan cognitif et moral.
Il a ajouté que la personnalité et les valeurs de l’émir « se manifestent dans son courage et sa défense des opprimés et des droits des prisonniers en pleine guerre, outre son appel au dialogue interreligieux et interculturel », ajoutant que son parcours » toutes les étapes confondues, se veut un trait d’union entre l’Orient et l’Occident, mais aussi entre la spiritualité de l’Islam et la modernité de l’Occident ».
« Toutes ces positions constituent, aujourd’hui, un fondement cognitif pour la coopération et la coexistence pacifique entre tous les peuples, mais aussi pour le dépassement des conflits religieux et sectaires, voire ethniques », affirme le même intervenant.
De son côté, le chercheur Hammou Feraoun de l’Université de Mostaganem a souligné dans son intervention que l’Émir Abdelkader était « l’une des personnalités les plus marquantes dans le domaine humanitaire et soufi, une personnalité qui avait une grande résonance avec l’ennemi et l’ami, dans le temps. en temps de guerre, en temps de paix et à l’échelle mondiale.
Le même intervenant a apprécié que l’émir ait été « l’un des grands savants et humanistes soufis (…) et l’une des premières personnalités du monde contemporain à avoir défendu les valeurs d’amour et d’égalité (…) ».
Il a également souligné que la vie de l’émir Abdelkader (1807-1883) « a été riche en action politique et en lutte contre l’occupation française en Algérie (…) ».