Une conférence sur l’industrie du livre, la dynamique entrepreneuriale et les besoins culturels de la communauté algérienne installée à l’étranger a été organisée mardi à Alger par des universitaires et des éditeurs, qui ont fait le point sur la situation du livre en Algérie.
Hébergée dans la grande salle de conférence de la Société Algérienne des Foires et Exportations (Safex), cette rencontre a été organisée par le Syndicat National des Editeurs du Livre (SNEL), en présence de son président, Ahmed Madi, dans le cadre du 27 l’édition d’Alger. Le Salon International du Livre (SILA : 6-16 novembre) et pour la célébration du 70ème anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération Nationale.
Présenté par le docteur en économie et député de l’Assemblée populaire nationale Abdelkader Berriche, l’enseignant-chercheur et expert en économie à l’Université de Médéa Omar Haroun, l’écrivain-journaliste Boualem Ramdani et le président de la Commission édition et diffusion au Centre national du livre Pour Yasser Abou Yahia Meziane, les interventions ont porté sur l’analyse des différentes étapes impliquées dans la chaîne de production du livre.
Ainsi, pour le docteur en économie Abdelkader Berriche, qui a intitulé son intervention, « la réalité économique de l’industrie du livre algérienne », il a abordé la question des « facteurs dominants dans l’industrie du livre, soumise aux règles du marché car elle est considéré comme un produit économique et commercial
.
Rappelant que le livre était un « réceptacle d’idées qui agissent sur la société », M. Berriche a souligné l’importance de « définir un cadre moral et juridique » pouvant garantir « la sécurité intellectuelle » en Algérie, ainsi que pour la production du livre. . qui doit évoluer dans un cadre légal et sain.
Sur la base de quelques analyses comparatives, l’enseignant-chercheur et expert en économie de l’Université de Médéa, Omar Haroun, a posé pour la première fois le problème de l’imprimé traditionnel qui, selon lui, n’est plus en mesure de rivaliser avec l’imprimé traditionnel. livres en version électronique, situation qui, selon lui, met en danger l’existence du livre.
M. Omar Haroun a évoqué, entre autres thèmes, celui de l’adaptation cinématographique des œuvres littéraires qui constitue à lui seul un exemple d’économie culturelle réussie qui assure, a-t-il insisté, des rentrées d’argent substantielles pour le pays qui se sera ainsi engagé dans une relation gagnant-gagnant avec son auteur et producteur.
Le président de la Commission de l’édition et de la radiodiffusion au Centre national du livre, Yasser Abou Yahia Meziane, a déploré pour sa part la diminution alarmante du nombre de librairies, soumises non seulement à la loi de l’offre et de la demande, mais aussi à l’omniprésence du librairies électroniques sur le web.
L’orateur a ensuite rappelé les efforts de l’État pour résoudre les problèmes de l’industrie du livre, en travaillant notamment à améliorer sa situation économique après l’impact de la pandémie du virus corona.
qui constitue sa chaîne de production.
Enfin, le statut d’auto-entrepreneur a également été évoqué par M. Meziane, autre alternative qui permet à l’auteur de s’auto-produire.
C’est au tour de l’écrivain-journaliste Boualem Ramdani de parler de son expérience d’auteur de plusieurs ouvrages et de son parcours artistique et professionnel à l’étranger, rappelant que « l’écriture était avant tout un acte libre », que les pouvoirs publics doivent soutenez-le.
La loi du marché du livre soumise aux règles de la mondialisation, la nécessité de définir les relations entre l’industrie du livre et l’entrepreneuriat et celle d’une mise à niveau pour être en phase avec les pays où le livre est un véritable projet économique, ainsi que le coût élevé de l’importation du papier, sont autant de questions qui ont fait l’objet du débat qui a suivi la conférence, en présence des professionnels du livre présents dans la salle.
27ème Sila ouvre ses portes au public tous les jours de 10h00 à 19h00 au Parc des Expositions (Safex) des Pins Maritimes à Alger.