L’Algérie a demandé, jeudi, lors de la réunion conjointe des comités du Conseil de sécurité de l’ONU chargés de la lutte contre le terrorisme et de la non-prolifération, une révision du système international actuel de lutte contre le terrorisme.
Cette réunion, tenue en plénière, a été consacrée aux présentations des présidents des trois principales commissions chargées de la lutte contre le terrorisme et de la non-prolifération : la Commission 1267 sur l’EIIL (Daesh) et Al-Qaïda, la Commission 1373 contre le terrorisme. (CTC) présidé par l’Algérie et le Comité 1540 pour la non-prolifération.
Présidée par le Royaume-Uni, cette réunion revêtait une importance particulière dans un contexte marqué par l’expansion des groupes terroristes en Afrique, la croissance des menaces en Afghanistan et l’utilisation croissante des nouvelles technologies à des fins terroristes.
Les exposés des trois présidents ont dressé un tableau inquiétant de l’évolution des menaces, soulignant l’urgence d’une action internationale plus coordonnée et plus efficace.
En sa qualité de président du Comité contre le terrorisme 1373 (CTC), l’ambassadeur Amar Bendjama a présenté un bilan approfondi des activités du Comité.
Sa présentation a souligné les progrès significatifs réalisés au cours de l’année écoulée, notamment en effectuant neuf visites d’évaluation dans différents États membres.
M. Bendjama a souligné le renforcement substantiel du dialogue avec les coordonnateurs résidents des Nations Unies et l’adoption de principes directeurs sur les menaces liées aux drones.
Il a également souligné le développement d’outils d’évaluation plus sophistiqués pour mesurer l’efficacité des mesures antiterroristes.
Dans son discours national, M. Bendjama a donné une analyse approfondie de l’architecture internationale de la lutte contre le terrorisme, basée sur l’expérience historique de notre pays.
« Nous avons combattu seuls le terrorisme dans les années 1990, une expérience qui nous a appris que l’approche du Conseil n’est pas viable », a-t-il souligné, avant d’appeler à « une refonte du système actuel de lutte contre le terrorisme ».
Faisant spécifiquement référence à la situation en Afrique, l’ambassadeur Bendjama a lancé un appel urgent aux experts de l’ONU : « Choisissez de visiter les plus vulnérables, les plus touchés par le terrorisme. Allez au Sahel, au lac Tchad et non dans les pays qui ne font pas face au terrorisme. .
Et il a ajouté : « En Afrique, jour après jour, nous voyons comment l’extrême pauvreté, le désespoir sont exploités pour alimenter l’extrémisme. Nous voyons des institutions faibles sujettes à l’infiltration. On voit que le manque d’opportunités devient un terrain fertile pour la radicalisation.
Face à ce constat alarmant, « l’Algérie a proposé une approche globale fondée sur l’équilibre entre sécurité et développement », réclamant « un soutien concret aux pays les plus vulnérables ».
« Pas de promesses, mais des ressources, pas de conditionnalités, mais de la coopération, et s’il vous plaît, plus de leçons, mais un partenariat dans la lutte contre le terrorisme », a insisté M. Bendjama.
La vision algérienne a également conduit à un appel au renforcement des approches régionales, notamment en Afrique, un continent qui « n’a pas de temps à perdre », selon le diplomate algérien.
Cette approche régionale, a-t-il dit, « doit s’accompagner d’un renforcement des cadres législatifs et des capacités opérationnelles des Etats les plus vulnérables ».
Selon M. Bendjama, « cette double intervention de l’Algérie illustre son engagement constant dans la lutte contre le terrorisme et sa volonté de contribuer à l’émergence d’une approche plus efficace et plus juste. Fort de son expérience nationale, le pays a réaffirmé sa disposition à partager son expérience avec tous les partenaires partageant sa vision d’un monde sans terrorisme.
L’Algérie continuera à œuvrer, tant à la présidence du CTC qu’en tant que membre du Conseil de sécurité, pour une lutte contre le terrorisme plus efficace et mieux coordonnée, fidèle à sa conviction que « l’avenir n’est pas quelque chose qui nous arrive ». , mais quelque chose que nous pouvons façonner ensemble », a-t-il conclu.