Les participants à une conférence syndicale en solidarité avec le peuple sahraoui, tenue vendredi à Lisbonne (Portugal), ont souligné l’importance du rôle que les syndicats de travailleurs doivent jouer en tant que force de pression sur les gouvernements pour permettre au peuple sahraoui d’accéder à ses droits en vertu de les différentes résolutions onusiennes et internationales.
A cette occasion, le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs de Saguia al-Hamra et Rio de Oro (UGTSARIO), Salama Bachir, a indiqué que plus de 20 syndicats de trois continents (Europe, Afrique et Amérique latine) participent . à cette conférence « qui se déroule au Portugal, alors que son peuple célèbre l’anniversaire de sa révolution et que les travailleurs sahraouis célèbrent les 50 ans de la création de l’UGTSARIO ».
Pour M. Salama, cette conférence reflète « la solidarité et l’union des travailleurs et leur lutte commune contre toutes les formes d’exploitation, d’occupation et de domination coloniale », évoquant les souffrances endurées par le peuple sahraoui depuis près de 130 ans, depuis la colonisation espagnole. à l’invasion et à l’occupation marocaines, illustrant « l’une des plus grandes injustices commises dans l’histoire de l’humanité contemporaine et qui perdure encore aujourd’hui ».
De son côté, le SG de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Amar Takdjout, a indiqué que sa participation à cet événement « exprime l’unité et la solidarité internationale à l’égard de la cause sahraouie ».
A cette occasion, il a évoqué l’histoire de l’Algérie et sa lutte pour l’indépendance, ainsi que les situations difficiles auxquelles sont confrontés d’autres pays comme la crise interne au Portugal, la dictature salazariste, le fascisme en Italie et les dictatures d’Argentine et du Chili. , où les syndicats, a-t-il dit, étaient la cible de régimes extrémistes qui voulaient les dissoudre.
Il a également noté que l’histoire se répète en Palestine, au Sahara occidental, ainsi qu’au Liban, au Yémen, au Soudan et dans tous les pays visés, avec pour objectif principal la destruction des syndicats, soulignant l’importance de prendre en compte cette « situation dangereuse ». « . « ce qui nécessite solidarité et coopération.
Lors de cette conférence, l’UGTA a exprimé, à travers son secrétaire général, sa solidarité avec les travailleurs sahraouis, appelant à « la nécessité de créer de nouveaux espaces de sensibilisation de l’opinion publique internationale sur ce sujet, ainsi que l’organisation de rencontres internationales pour rassembler les syndicats, les parlementaires et les personnalités concernées pour créer les conditions de la paix et protéger les citoyens et les travailleurs.
De son côté, la secrétaire générale de l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA), Michèle Decaster a témoigné au sujet d’une des victimes qui faisait partie des syndicats ouvriers sahraouis, en l’occurrence l’ouvrier Sid Ahmed. El Diya, ancien secrétaire général de la Confédération des syndicats sahraouis des ouvriers et retraités de l’entreprise Phosboucraa à Laâyoune occupée et qui a mené une grève contre la politique répressive. Marocaine depuis plus d’un mois, elle a risqué sa vie à une époque où les disparitions forcées étaient une pratique courante dans le cadre de la politique mise en œuvre par le Makhzen.
Mme Decaster a dénoncé la politique de ségrégation raciale que le Maroc continue de pratiquer dans les territoires sahraouis occupés, rappelant qu’en 2011 le Maroc a interdit à une délégation européenne de se rendre dans la ville occupée d’El Ayoune pour rencontrer le syndicat des mines de phosphate.
Le secrétaire général de l’AFASPA a également évoqué l’expulsion par le Maroc, des territoires sahraouis occupés d’ici 10 ans, de 300 observateurs internationaux, journalistes et militants de 21 pays étrangers, pour les empêcher de s’interroger sur les conditions de vie dans la région.
L’action syndicale est « une force active » dans la conduite de la lutte de libération nationale, a-t-elle déclaré, notant qu’il existe « une grande similitude » entre l’occupation marocaine et le colonialisme français en Afrique.
De son côté, le militant sahraoui Ahmed Tanji, président de l’agence « Equipe Média » dans les territoires occupés, a fait état des souffrances quotidiennes endurées par les travailleurs face à l’escalade de la colonisation marocaine dans les territoires sahraouis, qui en sont empêchés, le leurs propres terres, de travailler dans plusieurs domaines, notamment ceux liés à la pêche et aux mines de phosphate.
Le journaliste sahraoui a également fait état des « graves violations et de la nouvelle politique » adoptée par l’occupant marocain, consistant en le licenciement abusif de tout travailleur qui ose revendiquer ses droits légitimes.