Des universitaires, réunis vendredi à l’occasion du 27ème Salon international du livre d’Alger (Sila), ont souligné la nécessité d’enquêter et de recueillir les témoignages des témoins des massacres commis lors de la colonisation française afin de participer à l’écriture de l’histoire de l’Algérie.
S’exprimant lors d’une réunion intitulée « Les historiens et la révélation des crimes coloniaux », l’historienne Malika Rahal, spécialiste de l’histoire algérienne, affirme que le recueil des témoignages des moudjahidines ou de leurs proches et d’autres témoins des violences et crimes coloniaux, constitue « matériel » pour écrire l’histoire de notre pays.
Pour ce chercheur et auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire de l’Algérie contemporaine, les récits recueillis auprès des témoins et survivants des crimes coloniaux sont des « preuves historiques incontestables » pour « expliquer comment les disparitions forcées, notamment lors de la bataille d’Alger, ont été un outil » aux mains des autorités coloniales françaises.
Jugeant qu’il est « urgent » de recueillir des témoignages sur les crimes commis pendant l’occupation française de l’Algérie, Malika Rahal affirme que nous ne disposons pas de « données suffisamment chiffrées » sur tous ces crimes et violences coloniaux, dont « tortures, déportations et enlèvements ». » « .
Abordant cette direction, l’historien Hosni Kitouni estime, quant à lui, avoir « des histoires plus individuelles à écrire sur les différents types de crimes contre les civils, notamment les déportations d’enfants… ».
« Outre les massacres commis contre les civils et les militants de la cause nationale, l’armée coloniale a également commis d’autres types de violences, notamment des viols, des déportations, des transports d’enfants à l’étranger et des dépossessions », a-t-il ajouté.
Le 27ème Sila se poursuit jusqu’au 16 novembre au Palais des Expositions des Pins Maritimes (Alger), avec une programmation spéciale dédiée au 70ème anniversaire du déclenchement de la Révolution de Novembre 1954, outre des rencontres d’échanges sur de nombreux sujets liés à la littérature, patrimoine, histoire et cinéma.
Sont également programmés des activités culturelles et littéraires, des séminaires et des soirées de poésie dédiées à la Palestine, en solidarité avec le peuple palestinien, outre des activités sur la littérature africaine ainsi que sur la cause sahraouie.