ALGER-Moudjahid Salah Goudjil, président du Conseil de la Nation, a indiqué que l’exploitation politique de la question migratoire et les attaques injustes contre l’immigration algérienne révèlent la décadence d’une partie de la classe politique française.
« Exploiter la question migratoire à des fins politiques et s’attaquer de manière spécifique et injuste à l’immigration algérienne démontrerait clairement la décadence politique qui touche une partie et non l’ensemble de la classe politique française », a déclaré M. Goudjil dans une contribution publiée jeudi 1er mai. . de la presse nationale.
Heureusement, ajoute-t-il, « la position de la Révolution, établie dans la proclamation du 1er novembre, a toujours distingué le peuple français et le colonialisme français ».
Goudjil a regretté que « des hommes politiques, sans vision politique sérieuse, se réclamant de l’extrême droite et parfois même de la droite dite conservatrice, n’hésitent pas à exploiter injustement les effets des crises socio-économiques. l’incrimination des communautés immigrées dans une propagande démagogique et populiste, visant notamment la communauté algérienne légalement établie sur le territoire français.
Rappelant, à ce sujet, que l’Algérie et la France ont signé le 27 décembre 1968 un accord définissant les conditions de circulation, de résidence et de travail des Algériens en France, M. Goudjil a noté qu’à l’heure actuelle, « certains milieux politiques français considèrent que cet accord est plus avantageux pour la partie algérienne en raison de sa dérogation au cadre juridique commun qui régit la question de la migration en France », notant que « parmi eux, on trouve ceux qui réclament ainsi sa révision, et d’autres réclament son abrogation.
« Mais tous oublient de souligner que cet accord a déjà été révisé en 1985, 1994 et 2001, lui ôtant ainsi sa raison d’être », a-t-il ajouté.
« Mais la réalité est totalement différente », a-t-il précisé, soulignant que « ce serait exactement le contraire, car cet accord est principalement en faveur de la partie française depuis sa signature jusqu’à aujourd’hui ».
Il a rappelé que cet accord « a été conclu sur l’insistance de la partie française qui a toujours bénéficié de l’apport des Algériens et cela s’étend du temps de l’immigration des travailleurs jusqu’à l’immigration dite choisie, promue selon une approche récente années en France, en favorisant l’arrivée de talents et de diplômés de haut niveau, sans aucune compensation pour l’Algérie.
Goudjil a souligné que le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a évoqué l’accord algéro-français de 1968, dans la récente interview régulière accordée à la presse nationale, dans laquelle il a estimé que cet accord est devenu « une norme derrière laquelle les marches militaires des extrémistes de droite en France.
Pour lui, « il est bien évident que personne ne peut contester l’apport de l’immigration algérienne en France. Dire le contraire serait une insulte à l’histoire et aux milliers d’Algériens qui ont perdu la vie sur les champs de bataille lors des deux grandes guerres mondiales. « , a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, le Moudjahid Salah Goudjil a évoqué l’aspect historique de l’immigration algérienne en France qui « a commencé pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918), où les Algériens ont été enrôlés de force dans l’armée française pour lutter contre l’Allemagne », ajoutant que le même Ce scénario « s’est répété à la veille de la Seconde Guerre mondiale avec un nombre important d’Algériens mobilisés dans les rangs de l’armée française pour aller combattre l’Allemagne nazie d’Hitler ».
Il a noté que la France a fait appel aux Algériens « comme main d’œuvre nécessaire à la reconstruction de la France », ajoutant que « cette vague d’immigration algérienne a également été forcée, dans le sens où les conditions politiques, socio-économiques et culturelles dans lesquelles le peuple algérien vécu sous la domination coloniale française, il fut à l’origine de cet exil forcé.
Selon lui, « le choix n’a jamais été laissé aux Algériens car pendant les deux guerres mondiales il y a eu une mobilisation forcée, puis plus tard, notamment après la fin de la Seconde Guerre mondiale ».
« C’est pourquoi les jeunes Français d’origine algérienne doivent savoir que leurs ancêtres ont payé le prix du sang lors des deux guerres mondiales et de la Révolution du 1er novembre 1954 pour pouvoir vivre aujourd’hui en toute liberté », a-t-il noté, précisant que » Leur appartenance à la société française est le résultat historique d’une intégration des générations successives, sans se soucier des cercles politico-intellectuels appartenant à la droite conservatrice et à l’extrême droite, qui exploitent l’immigration comme un enjeu de politique politique à un niveau très bas.
Il a également assuré que « le peuple algérien et tous les Français épris de justice ne pourront jamais oublier les violences de la police française, à l’image de cette nuit tragique du 17 octobre 1961 où de nombreux Algériens ont péri au coeur de Paris, notamment ceux jeté volontairement dans la Seine par des policiers racistes français sous les ordres du sinistre et criminel Maurice Papon ».
Goudjil a également rappelé « les attaques racistes commises dans les années 1970 par les restes de l’OAS en France contre les travailleurs immigrés algériens. C’est ce qui a poussé le défunt président de la République de l’époque, Houari Boumediene, à stopper l’arrivée de nouveaux immigrés algériens. en France », annonçant cette décision dans un discours de 1973.
Le président du Conseil de la Nation a enfin demandé à l’Etat français « d’accepter cette réalité » et d’être « en relation avec les choix historiques de la France qui liaient son destin à la politique migratoire ».