L’organisation prochaine d’une réunion ministérielle sur le projet de gazoduc transsaharien (TSGP), dans le but d’examiner ses avancées, atteste de l’engagement ferme des trois pays concernés (Algérie, Nigeria et Niger) pour créer cette infrastructure internationale, qui devrait contribuer à l’intégration régionale.
La réunion, la 4ème du genre, qui réunira les ministres de l’Energie des trois pays visés par le gazoduc, aura lieu « dans les meilleurs délais », a déclaré dimanche le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab. . suite à une rencontre avec le ministre nigérian du pétrole, Sahabi Oumarou, en visite de travail en Algérie.
M. Arkab a assuré, à l’occasion, que l’Algérie et le Niger sont convenus d’avancer dans la réalisation de ce projet stratégique, dont la réalisation a déjà commencé, selon lui, avec le lancement des études techniques.
Les trois parties poursuivront donc les réunions du comité ministériel mixte et du comité technique pour s’informer sur le rythme d’avancement du projet conformément aux objectifs fixés. Une avancée qui renforce les efforts déployés pour préparer le terrain au lancement des travaux de construction de cette infrastructure, dont il ne reste que 1.800 km sur les quelque 4.000 km prévus.
Les travaux comporteront la construction d’un gazoduc de 100 km au Nigeria, 1.000 km au Niger et 700 km en Algérie (soit 1.800 km au total), sachant que ce gazoduc a une longueur totale de 4.128 km, dont 1.037 km en Nigeria. territoire, 841 km au Niger et 2.310 km en Algérie, en s’appuyant sur les infrastructures déjà existantes, qui faciliteront le transport du gaz.
En août dernier, M. Arkab s’est rendu à la tête d’une importante délégation ministérielle et de responsables du secteur des hydrocarbures à Niamey, au Niger, pour évoquer différents aspects de ce projet avec les autorités nigérianes. Cette visite a été précédée de la tenue de trois réunions ministérielles tripartites dont la dernière a eu lieu en juillet 2022 à Alger, qui ont abouti à la signature d’un protocole d’accord.
Ce mémorandum concernait le lancement de la construction du TSGP, un projet qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du NEPAD et qui constitue pour l’Algérie un exemple de la volonté des trois partenaires de « mettre en place une infrastructure régionale » de sphère internationale « .
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a qualifié ce projet d' »ouvrage africain majeur », soulignant l’aspiration de l’Algérie à fournir de l’électricité à l’Afrique et à lancer des projets ferroviaires pour relier les pays africains du bassin méditerranéen.
Il s’agit en réalité d’un « projet viable, durable et rentable d’un point de vue économique et financier », selon le ministre des Finances, Laaziz Faid.
Ce gazoduc est « très important, c’est un investissement que nous soutenons et que l’Union africaine soutient », a déclaré le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina.
Le TSGP, une fois opérationnel, approvisionnera les pays du Sahel en reliant les champs gaziers nigérians de Wari sur le fleuve Niger au réseau algérien pour vendre la production gazière nigériane aux marchés locaux et européens.
Ce projet bénéficiera ainsi de toutes les opportunités offertes par l’Algérie en termes d’infrastructures, notamment le réseau de transport, les complexes de gaz naturel liquéfié (GNL) et les infrastructures pétrochimiques, ainsi que la position géographique proche des marchés gaziers internationaux.
Il s’agit, selon de nombreux experts, d’une opportunité importante à saisir pour les trois pays concernés, d’autant que les coûts et les délais de réalisation sont « les plus compétitifs ».