Les principaux axes de la stratégie de l’Algérie pour renforcer durablement sa sécurité alimentaire ont été mis en avant jeudi à Syracuse (Italie) par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, lors de sa participation au Forum du G7 du secteur agricole pour l’Afrique.
Lors de son intervention aux travaux de ce Forum qui réunit les ministres de l’agriculture du G7 et leurs homologues des pays africains, M. Cherfa a mis en avant « l’approche intersectorielle » adoptée par l’Algérie pour renforcer la sécurité alimentaire et qui contribue à la réalisation du Plan durable. Objectifs de développement dans le cadre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Cette démarche comprend notamment la mise en œuvre du Plan National de Développement des Cultures Stratégiques (PNDCS) qui vise à accroître la production et la productivité des cultures telles que les céréales, les légumineuses, les oléagineux, les cultures sucrières, le lait, dans le but d’offrir une une grande partie des besoins nationaux par la production intérieure, tout en réduisant les importations et en augmentant la contribution des exportations hors hydrocarbures.
A cela s’ajoute la mise en œuvre du Plan National de renforcement des capacités de stockage des céréales, qui présente, à court et moyen terme, un objectif de 5 millions de tonnes, selon le ministre, rappelant, dans le même sens, que les niveaux de production obtenus, soit 75% d’autosuffisance, sont le résultat des efforts déployés par les pouvoirs publics pour soutenir les agriculteurs en termes de soutien aux crédits bonifiés, d’accès facile à la terre, à la ressource en eau ainsi que de primes accordées au stockage, à la collecte et à la transformation.
Par ailleurs, l’Algérie a mis en œuvre, notamment dans son secteur agricole, une politique d’investissement ambitieuse, pour l’aménagement de centaines de milliers d’hectares dans les wilayas du sud, à travers la création de centres intégrés spécialisés dans la production de produits stratégiques et de grande consommation, avec une utilisation rationnelle des ressources en sols et en eau, a déclaré M. Cherfa.
Soulignant l’impact de la nouvelle loi sur les investissements promulguée en 2022, qui consacre le principe du gagnant-gagnant et du bénéfice mutuel, le ministre a mis en avant les nombreux projets agricoles en Algérie, portés par des investisseurs nationaux ou étrangers, notamment le partenariat avec la société qatarie. « Baladna » pour créer un centre intégré de production de lait en poudre et celui avec la société italienne « BF » pour la création d’un centre de production de céréales (blé dur) et de légumineuses.
La stratégie de développement de la filière prévoit également un programme visant à promouvoir l’agriculture familiale, riche de la biodiversité et des savoir-faire des agriculteurs, des éleveurs et des femmes rurales, notamment en la distinguant à travers des labels de qualité comme le label Indications Géographiques (IG), Appellation d’Origine (AO) et Label de Qualité Agricole, ajoute le ministre, notant également que les programmes s’inscrivent dans le cadre de l’adaptation au changement climatique et de la lutte contre l’érosion et la désertification.
M. Cherfa a également souligné l’importance des besoins de l’Afrique en termes d’investissements et d’infrastructures diverses (routes, voies ferrées, silos, entrepôts frigorifiques, bâtiments d’élevage, unités de transformation, production d’engrais…) pour améliorer la performance de ses systèmes agricoles, en les renforçant à la fois. en même temps. résistance aux changements mondiaux et assurer leur durabilité, en facilitant le commerce aux niveaux national, régional et international.
« Compte tenu du positionnement stratégique de l’Algérie, à la fois sur le littoral méditerranéen et véritable porte d’entrée vers la région du Sahel, fière de sa vision panafricaine dans la promotion et le renforcement de la coopération en vue de garantir la sécurité alimentaire à l’échelle du pays et du continent », il a argumenté.