Soumis à un blocus militaire et médiatique depuis son invasion par le Maroc en 1975, le Sahara occidental est devenu un « trou noir de l’information », déplore le Groupe de travail sur les droits de l’homme dans les territoires occupés dans son rapport sur les violations des droits de l’homme au Sahara occidental très documenté. courant 2023.
« Outre l’interdiction totale de facto d’entrer sur le territoire aux observateurs et journalistes étrangers, les journalistes locaux qui s’écartent de la ligne officielle sont punis et persécutés, faisant du Sahara occidental un trou noir de l’information », souligne le groupe de travail mis en place en réponse. aux mesures répressives observées dans ces territoires suite à la rupture du cessez-le-feu en novembre 2020 par l’occupant marocain.
Selon ce groupe de travail chargé de documenter et de dénoncer les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire dans les territoires occupés, « ce mur de silence absolu imposé par le Royaume du Maroc contre la liberté de la presse transforme le journalisme en une profession clandestine ».
Le groupe, formé de défenseurs locaux des droits humains sahraouis, représentant la société civile sahraouie, et de militants internationaux explique, dans ce contexte, que l’article 267-591, introduit dans le Code pénal marocain en 2016, criminalise toute expression pouvant constituer une menace pour la personne. l’intégrité territoriale du Royaume, qui, dans le système judiciaire marocain, comprend les territoires occupés du Sahara occidental.
« Cet article implique que les journalistes qui contestent le statut juridique du Sahara occidental pourront être passibles d’une suspension et d’un blocage des médias, ainsi que d’un emprisonnement de 6 mois à 2 ans et/ou d’une amende de 20.000 à 200.000 dirhams », détaille le groupe dans son rapport.
Le même article précise que les peines peuvent être portées de deux à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 50.000 à 500.000 dirhams, « si les actes mentionnés sont commis par des déclarations faites dans des réunions ou dans les lieux publics, par des affiches, ou par la distribution de tracts ». ou tout autre média imprimé ou électronique », ajoute la même source.
Ce blocus médiatique s’obtient, poursuit-il, en « punissant sans relâche l’exercice du journalisme local au Sahara occidental et en bloquant l’accès aux médias étrangers » et par « la torture, les arrestations, les mauvais traitements, la persécution, le harcèlement, la calomnie, la diffamation, les violences technologiques ». sabotages et lourdes peines de prison dans des conditions déplorables qui constituent le quotidien des journalistes sahraouis.
Les principales cibles de l’attaque contre la liberté de la presse sont des médias comme « Equipe Média, composé d’une trentaine de journalistes et militants de la vidéo, RASD TV, la Fondation Nushatta pour les médias et les droits de l’homme, Smara News et Al Gargarat, dont de nombreux membres sont harcelés. , menacés et arrêtés ou déjà emprisonnés, mais aussi des blogueurs.
Par ailleurs, le groupe de travail affirme que depuis que le Maroc a consolidé son contrôle en 2014, pas moins de 309 juristes indépendants, avocats, universitaires, défenseurs des droits de l’homme, journalistes et parlementaires se sont vu refuser l’accès ou ont été expulsés du Maroc ou du Sahara Occidental occupé parce qu’ils voulait enquêter sur les violations du droit international humanitaire.
Parmi ces cas, au moins trois se sont produits en 2023, ajoute le groupe de travail citant les cas de l’enseignante et militante catalane Nuria Bota, expulsée de Dakhla en février, du chercheur de l’Université autonome de Barcelone Roberto Cantoni, expulsé de Laâyoune en février. May et les avocates espagnoles Maria Dolores Travieso et Inés Miranda, également expulsées de Laâyoune en juin.