Les participants à une table ronde sur la gouvernance des migrations à Alger ont salué lundi l’approche de l’Algérie pour s’attaquer au problème, notamment en identifiant ses causes profondes.
La table ronde organisée par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Algérie avec le soutien du Réseau Migration des Nations Unies a réuni des acteurs clés dans le domaine de la migration, notamment des représentants des Nations Unies, des partenaires internationaux et des représentants d’ambassades des pays d’origine. des communautés de migrants présentes en Algérie.
En particulier, les participants ont discuté des défis communs et exploré des solutions innovantes pour promouvoir une gestion des migrations et de l’asile sûre, ordonnée et régulière en Algérie et dans la région.
Dans son discours d’ouverture, le directeur général des affaires consulaires et de la communauté nationale à l’étranger au ministère des Affaires étrangères, Rachid Meddah, a indiqué que l’approche algérienne en la matière reposait sur un certain nombre de « principes fondamentaux », dont « la prise en compte en tenant compte des particularités de chaque pays d’origine ».
A ce titre, il a fait savoir que la migration est un phénomène humanitaire « complexe » et « multidimensionnel », et touche essentiellement les catégories vulnérables (enfants, femmes et personnes âgées) victimes de plusieurs formes d’exploitation.
« L’Algérie a ratifié la plupart des accords internationaux relatifs aux droits de l’homme et est attachée à l’esprit de solidarité et de coopération dans ce cadre », a-t-il souligné.
M. Meddah a souligné que l’approche algérienne repose également sur la nécessité de faire face à ce phénomène en luttant contre les causes profondes et réelles de l’immigration clandestine liées notamment à l’absence de stabilité politique et aux conflits armés.
A cet égard et tout en saluant les efforts importants déployés par l’OIM en coordination avec les autorités algériennes et soulignant la nécessité d’une approche globale, M. Meddah a souligné que ce travail a abouti à un plan d’action à même de faciliter le retour des migrants vers leur place . pays d’origine dans les meilleures conditions possibles.
Selon lui, « l’Algérie, de par sa position stratégique, le développement économique qu’elle a connu récemment et sa stabilité, est passée d’un pays de transit à un pays d’accueil des migrants », notant que le pays « tente de lutter avec ses propres moyens et n’a bénéficié d’aucune aide extérieure ».
Dans le même contexte, M. Meddah a indiqué que dans son approche du phénomène migratoire, l’Algérie s’abstient de l’utiliser comme moyen de « pression » et de « chantage » dans sa politique, contrairement aux autres pays, notant qu’il est plutôt fondée sur une « position humanitaire, fondée sur l’aide et la coopération ».
Il a également indiqué que le travail sérieux effectué avec l’OIM a permis d’élaborer un programme de retour volontaire de 10.000 migrants illégaux vers leur pays d’origine.
« Nous avons réussi à organiser une commission tripartite avec l’OIM, l’Union européenne (UE) et le gouvernement algérien pour trouver des formules interactives et complémentaires pour financer cette opération et permettre aux migrants clandestins qui le souhaitent de rentrer dans leur pays et de l’accompagner », il a dit. expliqué.
Dans ce sens, il a annoncé la création de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement qui a été financée à hauteur d’un milliard de dollars pour initier des projets de développement dans les pays d’origine, précisant que cette agence a réalisé plusieurs projets en Le Niger, le Mali et le Burkina Faso et est prêt à étudier tous les projets dans les pays africains qui en auraient besoin.
De son côté, le coordonnateur résident des Nations Unies en Algérie, Alejandro Alvarez, a souligné que la migration est une question « très difficile » pour être l’affaire d’un seul pays ou d’une seule région.
Il s’est, à cette occasion, félicité du « développement et de l’amélioration du partenariat avec l’Algérie, qui n’utilise pas la question migratoire comme monnaie de négociation politique ».
Alvarez a notamment souligné « l’absence de discours de haine » envers les migrants qui bénéficient d’un accueil dans de bonnes conditions contrairement à d’autres pays de la région.
De son côté, l’ambassadrice des États-Unis en Algérie, Elisabeth Moore Aubin, a déclaré que l’expérience internationale montre que les défis mondiaux sont trop énormes pour être gérés par un seul gouvernement.
Soulignant qu’il n’existe pas de réponse unique à ce problème, l’ambassadeur a indiqué que son pays entend soutenir les moyens mis en place par l’Algérie pour faire face au phénomène migratoire.