Le directeur général de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), Cherif Benhabiles, préside les travaux de la 50ème Conférence et Assemblée générale de l’Organisation africaine des assurances (OAA), qui se déroulent du 1er au 5 juin dans la capitale namibienne, Windhoek, sous le thème « Faire face à la montée des catastrophes naturelles en Afrique », a indiqué mardi la mutuelle dans un communiqué.
Cet événement, organisé en présence du Premier ministre et d’autres hauts responsables du gouvernement namibien, rassemble au total 1.360 délégués du monde de l’assurance, de la réassurance et de la finance venus des cinq continents, précise la même source.
Des experts et des professionnels participent à cet événement pour réfléchir à la manière dont l’Afrique peut faire face à l’augmentation des catastrophes naturelles et aux stratégies et solutions qui peuvent être proposées par les assureurs africains pour faire face à cette situation qui ne fait qu’aggraver le faible taux de pénétration de l’assurance sur le continent, ajoute le communiqué.
A cette occasion, M. Benhabiles a prononcé un discours, en tant que président de l’OAA, dans lequel il a souligné que « le nombre croissant de catastrophes naturelles est plus qu’une réponse aux sceptiques quant aux effets du changement climatique en Afrique ».
Dans ce contexte, le Président de l’OAA a déclaré que « l’Afrique a été plus que durement touchée par ce phénomène dévastateur » et qu’« elle a subi plusieurs catastrophes naturelles ces dernières années qui ont entraîné la perte de nombreuses vies humaines et de biens, ainsi que comme la misère et la souffrance de millions de survivants.
A ce propos, il a cité le Kenya qui, selon lui, a connu « il y a quelques semaines des inondations et des crues soudaines qui ont dévasté de nombreuses vies », ajoutant que « le Kenya est frappé par des précipitations supérieures à la moyenne, exacerbées par les dérèglements climatiques et les effets du phénomène El Niño, généralement associé à une augmentation des températures mondiales, entraînant des sécheresses dans certaines régions du monde ainsi que des pluies torrentielles dans d’autres.
M. Benhabiles a indiqué à cet égard que « le faible niveau de revenus de la majorité des populations africaines rend difficile la gestion de ces catastrophes majeures, qu’il s’agisse de tremblements de terre, d’inondations ou de sécheresses », tout en notant que « l’augmentation de ces bouleversements a soulevé des questions sur les niveaux de sous-assurance et le manque d’assurance sur le continent ».
Dans son intervention, le président de l’OAA a également évoqué « le nouveau rapport des services professionnels d’assurance sur les catastrophes naturelles, notamment les tremblements de terre et les violentes tempêtes qui ont causé des pertes économiques mondiales estimées à 194 milliards de dollars au premier semestre 2023, dont seulement 27% sont couvert par une assurance.
M. Benhabiles a déclaré que « Le rapport sur les risques mondiaux 2023 a identifié l’Afrique comme le continent le plus vulnérable à ces catastrophes et que la sécheresse et les inondations ont réduit le PIB par habitant de 0,7 % et 0,4 % respectivement (entre 1990 et 2019) ».
En outre, il a noté que « malgré de faibles émissions, l’Afrique est très vulnérable au réchauffement climatique supérieur à 1,5°C et son secteur agricole est exposé à des conditions météorologiques extrêmes ».
« Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies, le changement climatique a réduit la productivité agricole de l’Afrique de 34% depuis 1961 », a-t-il rappelé, assurant que « ces perturbations anthropiques ou naturelles menacent fortement, entre autres, résilience. des systèmes agricoles et la vulnérabilité des populations rurales dans les pays en développement, notamment en Afrique.
Dans son discours, le Président de l’OAA a également souligné que « l’Afrique est principalement dépendante de l’agriculture et est particulièrement vulnérable au changement climatique en raison de sa faible capacité d’adaptation, du fait de l’insuffisance des ressources financières et technologiques qui peuvent lui permettre de relever le défi.