L’utilisation abusive des plantes dans la composition des plantes médicinales ou pour la consommation présente des risques pour la santé humaine et peut entraîner la mort, a prévenu le Dr Warda Issad de l’hôpital universitaire Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou.
Rencontré au centre culturel Mouloud Mammeri, à l’occasion de la Semaine Nationale de Prévention (15/21 avril), le Dr Issad, résident en toxicologie, a indiqué que l’utilisation, sans contrôle des doses, de la composition et du mode d’administration et les suivantes Partie ou utilisation (feuilles, rhizome, fruit ?…) de plantes médicinales, comestibles, aromatiques ou autres, elles peuvent être dangereuses pour la personne.
Certaines plantes contiennent-elles des principes actifs puissants qui, en cas de surdosage ou de non-respect du mode d’administration, peuvent entraîner des troubles digestifs tels que vomissements et diarrhées ? « ainsi que l’avortement, les troubles de la glycémie, le coma, les troubles cardiaques et parfois la mort, a-t-elle prévenu.
Choisir une plante dans la nature ou acheter une préparation sans connaître sa composition, mais uniquement pour ses propriétés thérapeutiques « miraculeuses » vantées notamment sur les réseaux sociaux et souvent par des non-spécialistes, comme c’est la mode ces derniers temps, ce n’est donc pas une anodine geste, a-t-elle prévenu.
Outre l’utilisation abusive de la plante, il peut également y avoir un problème d’identification dû au fait que certaines plantes toxiques ressemblent beaucoup à des plantes comestibles, comme c’est le cas des champignons dont seul un œil exercé peut faire la différence.
Pour éviter tout risque lié à la phytothérapie, le Dr Issad conseille aux citoyens qui souhaitent utiliser des herbes, des champignons ou des huiles essentielles de demander l’avis d’un spécialiste, notamment un pharmacien.
Pour rappel, en octobre dernier, le Pr Mohand-Akli Boubchir, chef du service de néphrologie du CHU de Tizi-Ouzou, qui s’exprimait à l’occasion d’une Journée de Néphrologie, avait mis en garde contre l’usage abusif des plantes.
Il a souligné que le recours à la médecine traditionnelle, à travers la consommation incontrôlée de certaines plantes médicinales sans prescription médicale des herboristes, peut conduire à une insuffisance rénale, ajoutant que certaines plantes contiennent des principes actifs trop puissants pouvant même provoquer une insuffisance rénale.
Ces plantes toxiques si communes
Une affiche sur les intoxications végétales, exposée par le Dr Issad et ses collègues du laboratoire de toxicologie de l’hôpital universitaire Nedir Mohamed, lors de la Semaine nationale de prévention, mettait en lumière les plantes toxiques les plus courantes, faciles à trouver dans la nature ou utilisées pour décorer. intérieurs.
Il s’agit du chardon gluant (Addad en tamazight ou Chouk Elîlk en arabe) qui peut provoquer des troubles digestifs (nausées, vomissements et diarrhée), une jaunisse, des troubles glycémiques, une toxicité hépatique, le coma et la mort.
Laurier-rose (Illili ou Defla) provoque des irritations des muqueuses, une hypersalivation, des nausées, des diarrhées et des vomissements, des douleurs abdominales et de graves problèmes cardiaques.
Il en va de même pour le Dieffenbachia (Bgouga en arabe), une plante ornementale présente dans de nombreuses habitations, bureaux, administrations et autres espaces recevant du public, appréciée pour son beau feuillage tacheté de vert et de jaune, mais qui est toxique. Il peut provoquer des brûlures, un gonflement de la langue et des muqueuses, des difficultés respiratoires ainsi que des nausées, de la diarrhée et des vomissements.
L’affiche comprend également des photographies d’autres plantes vénéneuses courantes, notamment le ricin, le Datura ou l’herbe du diable à grandes fleurs blanches, la clématite, la pruche, la coloquinte et le Zygophyllum.
En cas d’intoxication par une plante, une graine ou un champignon, la première mesure à prendre est d’appeler en urgence le Centre Antipoison (CAP) au 023.16.38.50 ou le Centre National de Toxicologie au 023.36.77.77, a rappelé le Dr Issad. . .