Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait voter lundi un projet de résolution visant à renouveler le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) pour une année supplémentaire, jusqu’au 31 octobre 2024.
Avant les négociations sur le renouvellement du mandat de la MINURSO, les membres du Conseil de sécurité ont eu, le 16 octobre, leurs consultations semestrielles avec l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, et avec le Représentant spécial du Secrétaire général. Général pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, Alexander Ivanko.
Les États-Unis d’Amérique, tenants de la plume dans le problème sahraoui, ont fait circuler un premier projet de résolution le 20 octobre et ont convoqué un cycle de négociations quatre jours plus tard. Le Mozambique et la Russie ont ensuite proposé des amendements appelant spécifiquement à l’ajout d’une nouvelle formulation soulignant la nécessité de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination en organisant un référendum.
Le vote au Conseil de sécurité intervient dans un contexte marqué par la poursuite de la guerre entre le Front Polisario et le Maroc, suite à la violation, en novembre 2020, de l’accord de cessez-le-feu par l’armée d’occupation marocaine et sur fond de violations croissantes du les plus grands droits humains des Sahraouis.
Le vote aura également lieu quelques jours après que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a présenté son rapport sur le Sahara occidental aux membres du Conseil de sécurité, dans lequel il a exprimé une « forte » « inquiétude » quant au « renforcement » de la situation « préjudiciable » au Sahara occidental. les territoires occupés, appelant à un changement urgent de cette situation afin d’éviter toute nouvelle escalade dans la région.
Pour Guterres, la poursuite des hostilités et l’absence de cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario « marquent un net revers dans la recherche d’une solution politique » à ce conflit de longue date.
Il apprécie également dans son rapport que « ce contexte difficile rend plus urgent que jamais la négociation d’une solution politique au problème du Sahara occidental, près de cinq décennies après le début du conflit ».
Concernant la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, le chef de l’ONU a exprimé son inquiétude après que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) « n’ait pas pu se rendre (dans ce territoire non autonome) pour le 8ème e année consécutive, malgré de multiples demandes et malgré la résolution 2654 (2022) dans laquelle le Conseil de sécurité encourage le renforcement de la coopération, notamment en facilitant ces visites ».
Il a également recommandé au Conseil de prolonger le mandat de la MINURSO pour une période supplémentaire d’un an.
Le Maroc continue de faire obstacle à l’exécution du mandat de la MINURSO
Suite à la publication du rapport du secrétaire général de l’ONU, le président de la République sahraouie, Brahim Ghali, a envoyé le 16 octobre une lettre à Guterres exprimant la position sahraouie sur plusieurs points mentionnés dans le document sur la situation de
Sahara occidental. Il a, entre autres, dénoncé « le silence injustifié du Secrétariat général de l’ONU et sa réticence à dire la vérité et à tenir l’État marocain occupant pour responsable des conséquences de la violation du cessez-le-feu de 1991, le 13 novembre 2020.
Il a déclaré que l’État marocain occupant est « le seul responsable des multiples effets induits par l’obstruction continue à la présence et à l’activité de la MINURSO dans la région », ajoutant également que le Maroc n’a jamais cessé, et en toute impunité, d’entraver l’exécution. le mandat de la MINURSO, après avoir refusé d’avancer sur le plan de règlement qu’il avait pourtant accepté, outre ses tentatives de vider le mandat de la MINURSO de son contenu et de faire de la mission onusienne un « gardien » du statu quo imposé par la force dans les pays occidentaux occupés Sahara.
S’exprimant, pour sa part, dans une interview diffusée la semaine dernière par la télévision sahraouie, au sujet des informations transmises par la presse du Makhzen concernant le projet de résolution américain sur la MINURSO, le représentant du Front Polisario à l’ONU et coordinateur avec la mission onusienne, Sidi Mohamed Omar, a indiqué que « sur la base du rapport du SG de l’ONU, l’Etat occupant marocain n’a pas obtenu ce qu’il voulait, à un moment où la partie sahraouie reste attachée à sa position claire et immuable sur cette question, qui a été réaffirmée dans d’innombrables lignes ».
Une position qui a été réitérée dans le message adressé par le président et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, à Antonio Guterres.
Malgré toutes les tentatives du Maroc pour « légitimer » son occupation des terres sahraouies par des moyens ignobles, le peuple sahraoui reste déterminé à poursuivre sa lutte légitime pour détruire la liberté et l’indépendance et étendre sa souveraineté sur l’ensemble du territoire de la République sahraouie. , ne cessent de le réitérer les responsables sahraouis.