La mosquée Mesdjed-El-Atik de Ksar-el-Boukhari, au sud de Médéa, a joué pendant plus de deux siècles un rôle majeur dans la préservation de l’identité nationale, face à la politique de déracinement entreprise par l’occupant français.
Construit au début du XVIIIe siècle, ce lieu de culte est situé sur l’ancien Ksar, premier noyau urbain de ce qui deviendra plus tard l’une des villes les plus importantes de la région steppique par où transitaient les commerçants, les marchands et les voyageurs. localités du sud du pays, a expliqué Ahmed Merbouche, chef du service de protection du patrimoine au niveau du département de la Culture et des Arts.
L’idée de construire un lieu de culte musulman dans cette région considérée à la fois comme un centre commercial et commercial, est venue d’un des chefs de la tribu « Arch Hannacha », dont le territoire se trouvait à l’ouest de Médée. .
Le chef de la tribu avait décidé de mobiliser les fonds nécessaires à la construction de cette mosquée, la première du genre dans toute la région des steppes, a indiqué l’ancien imam Mahieddine Missoum. Pour concrétiser ce projet, un artisan basé à Tlemcen, dans l’ouest de l’Algérie, a été sollicité et a commencé la construction de Mesdjed El-Atik vers 1727, a ajouté l’imam.
Ce lieu de culte deviendra, au fil des années, un centre d’influence et de savoir, attirant non seulement de plus en plus de croyants, mais aussi des imams et des érudits d’autres régions du pays pour transmettre les valeurs de l’Islam aux citoyens et ils éveillent les consciences, souligne l’imam Missoum.
Plusieurs membres de l’association des oulémas algériens fréquentaient cette mosquée et hébergeaient des « dorouss » depuis 1930, parmi lesquels on retrouve Abdelhamid Benbadis, Tayebi El-Okbi, Moubarek El-Mili et Bachir el-Ibrahimi, a révélé l’imam.
Pour préserver ce patrimoine ancestral, un projet de restauration est en préparation au ministère de la Culture et des Arts, apprend-on auprès de cette structure.
« Un bureau d’études spécialisé dans la restauration des monuments historiques a été engagé pour réaliser un rapport détaillé sur l’état de Mesdjed-El-Atik afin de lancer les travaux de protection et de sauvegarde de ce patrimoine », a expliqué le directeur de la Culture et des Arts. , Salima Gaoua.
Outre le secteur culturel, celui des affaires religieuses et des wakfs, l’Assemblée populaire communale (APC) de Ksar-el-Boukhari, ainsi que les associations impliquées dans la préservation du patrimoine matériel local, sont associées au projet de restauration, dit-elle. dit. .
Plusieurs visites ont été organisées dans ce lieu de culte pour s’enquérir de l’état de ce monument datant de l’époque ottomane et discuter avec toutes les parties prenantes des mesures à prendre pour éviter sa dégradation, notamment l’apparition de fissures. au minaret, a indiqué la même source.
Mme Gaoua a indiqué, dans ce sens, qu’à l’issue de ces visites des mesures ont été prises pour démarrer « sans délai » les travaux d’urgence visant à stabiliser le minaret de cette mosquée et à renforcer la structure de l’ensemble du bâtiment.
Le but de cette opération est d’éviter l’affaiblissement des murs de la mosquée, principalement de la partie sur laquelle repose la structure du minaret, a-t-elle précisé. Il s’agit également du lancement des travaux d’agrandissement et de consolidation du bâtiment dans le respect de son caractère architectural afin de renforcer les points d’appui du minaret qui est, pour le moment, le point faible de l’ensemble de la mosquée, a ajouté le directeur de la culture et des arts.
Un aménagement des abords de la mosquée et des ruelles situées à proximité fait également partie des mesures de protection décidées, en attendant le démarrage du projet de restauration, a ajouté Mme Gaoua.
Mesdjed-El-Atik a été inscrit, en avril 2023, sur la liste des biens culturels protégés et fait depuis lors l’objet d’une attention particulière de la part du secteur culturel qui entend « conserver et valoriser » l’ensemble du patrimoine matériel local et « assurer » sa sauvegarde, a souligné le même responsable.