Des auteurs algériens et européens réunis à Alger ont partagé leurs réflexions sur l’impact de l’intelligence artificielle sur la créativité littéraire, estimant que les représentations de la culture et de l’histoire dans le domaine littéraire risquent de « souffrir des conséquences de l’utilisation effrénée de cet outil ».
A l’occasion de la 14e rencontre des écrivains euro-algériens, Yasmine Djebel, auteur de récits et de romans fantastiques, avance que les progrès technologiques qui ont « envahi » le monde de la création « nuiront à la représentation de la culture africaine dans la littérature. .
Evoquant l’impact de l’intelligence artificielle sur la créativité, Yasmine Djebel a plaidé pour encourager les auteurs et illustrateurs indépendants, qui devront « subir les répercussions » de cette intelligence artificielle.
En écho, le jeune auteur Hamza Koudri a pour sa part exprimé ses craintes quant à la représentation de la culture, du patrimoine et de l’imaginaire autochtones dans cette forme de littérature algorithmique.
Pour Agata Kozak, traductrice littéraire polonaise, les écrivains et les créateurs n’abandonneront pas la littérature « de haute qualité » qui remet en question l’existence humaine, craignant plutôt « la menace d’un profit facile offert aux éditeurs ».
D’autres intervenants ont également évoqué la relation de l’auteur avec la maison d’édition à laquelle il s’identifie, ainsi que les algorithmes utilisés pour choisir les textes à publier.
Organisées par la Délégation de l’Union européenne (UE) en Algérie, en collaboration avec les services culturels des États membres de l’UE représentés en Algérie, la 14ème édition des Rencontres a accueilli six auteurs qui ont débattu du thème principal choisi pour cette année : » littérature traitant de l’intelligence artificielle ».
Le poète et romancier Mahmoud Aroua et l’écrivaine tchèque Magdalena Platzova figurent également parmi les intervenants à ces rencontres.
L’édition 2021 de cet événement a réuni des écrivains et poètes de plusieurs pays, dont Alessandra Fagioli (Italie) et Nathalie Skowronek (Belgique), aux côtés de Souad Labbize, Lamis Saidi et Akram El Kebir, représentant l’Algérie à cet événement.