Le professeur de sciences politiques et de relations internationales à l’Université d’Alger, Driss Attia, a déclaré jeudi à Alger que l’élection de l’Algérie comme membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU constitue « une reconnaissance internationale de son rôle dans l’établissement de la paix et la sécurité internationales », déclarant que le pays a conquis la place qui lui revient.
Dans une déclaration à l’APS, M. Attia a déclaré que la communauté internationale considère l’Algérie comme un « État fiable et de principe doté d’un riche atout historique et diplomatique, car il ne marchande pas les problèmes et ne profite pas des malheurs des autres ». rappelant ses démarches pour établir la paix et la sécurité internationales » par des efforts tangibles hors de l’espace régional direct de l’Algérie en Afrique, en Asie et dans les pays du Sud en accordant un intérêt direct à l’espace géographique et de proximité tels que la Libye, le Mali, et le le Sahel en général ».
Le politologue a estimé que ces élections « permettront à l’Algérie de jouer un double rôle en faveur de l’instauration de la paix et de la sécurité internationales, ainsi que de la coopération internationale, notamment dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé ».
Algérie a présenté une nouvelle approche « sur la nécessité d’impliquer les jeunes et les femmes dans l’opération de paix et de se tourner vers les organisations régionales », a-t-il ajouté, notant que « l’Algérie entend jouer des rôles plus importants et plus efficaces à la lumière de ses expériences, telles que sa présidence de la Ligue des États arabes ».
Quant à l’Afrique, le professeur de sciences politiques s’est dit convaincu que « l’Algérie exerce une diplomatie proactive à travers ce qu’on appelle l’alerte précoce sur plusieurs problèmes et crises au niveau continental ». De même, l’Algérie travaille en permanence pour prévenir l’éclatement des crises, comme en témoignent les orientations et les messages du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, concernant la situation au Soudan.
L’Histoire rappelle que l’Algérie a toujours été la voix de l’Afrique à travers la lutte contre le joug colonial, mais aussi à travers son action, à l’aube des années 1970, pour la libération économique où (l’Algérie) prônait la démocratisation des relations économiques internationales. et l’établissement d’un nouvel ordre économique, a noté M. Attia.
Et rappelons, dans le même contexte, que l’Algérie a appelé à sortir le continent africain de la pauvreté à travers le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).
Dans cette optique, poursuit l’académicien, l’Algérie appelle aujourd’hui, haut et fort, « la nécessité de lutter sérieusement contre le terrorisme, la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats africains, tout en supprimant la concurrence internationale qui compromet notre continent et n’offre pas de développement projets ».
S’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, M. Attia a indiqué : « Je pense que l’Algérie a été le premier pays à appeler à la levée de cette injustice historique faite au continent africain ».
L’Afrique est le seul continent qui ne dispose pas de sièges permanents au Conseil de sécurité, d’où la nécessité d’une réforme supplémentaire au sein de l’ONU, a-t-il expliqué.
« Grâce à sa vision prospective, l’Algérie est consciente des mutations majeures en cours, qui annoncent un nouvel ordre mondial et une reconstruction de l’échiquier des relations internationales », a expliqué M. Attia.