Le service de prévention et de prise en charge des toxicomanes du Centre Hospitalier Universitaire Frantz Fanon (CHU) de Blida est considéré comme une bouée de sauvetage pour les toxicomanes qui veulent sortir de la toxicomanie et une chance pour un nouveau départ dans la vie, loin des erreurs passées.
Premier centre médical de niveau national dédié à la prise en charge des toxicomanes, ce service reçoit des personnes toxicomanes de diverses drogues, de différentes wilayes, malgré l’ouverture, ces dernières années, de services similaires dans d’autres wilayes (Oran, Tizi-Ouzou et Constantin).
Le service, qui s’est forgé une grande réputation dans le domaine du traitement des addictions grâce à l’expérience pionnière de son personnel médical, subit une forte pression de la part des patients des différentes wilayes qui s’y rendent pour se faire soigner.
Afin de faire face à cet afflux important, le personnel médical oriente les patients vers les centres de désintoxication les plus proches de leur wilaya, sauf pour les toxicomanes durs, dont l’état de santé nécessite un séjour d’une certaine durée, depuis le service de Blida. est le seul à assurer ce service, selon les explications du médecin généraliste spécialisé en addictologie auprès de ce service, le Dr Rachida Ouchaâlal.
« De nombreux toxicomanes viennent volontairement dans ce centre, ouvert depuis 1996, pour un traitement et un nouveau départ dans leur vie », souligne le praticien, expliquant cette recherche par « une détérioration de leur santé et de leur situation matérielle et sociale », , dit-elle, soulignant que « la plupart des toxicomanes sont tombés dans le monde de la drogue pendant leur adolescence ».
Le Dr Ouchaâlal a cité l’hépatite virale et le syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) parmi les maladies les plus courantes affectant les toxicomanes et les incitant à vouloir se désintoxiquer, en particulier chez les consommateurs de drogues injectables. D’autres veulent se désintoxiquer en raison de problèmes familiaux ou de difficultés financières, notamment l’accumulation de dettes.
Pour ce spécialiste, la consommation de drogue est essentiellement due à des problèmes familiaux rencontrés par le patient, en plus du manque de sensibilisation et de connaissance des risques liés à la drogue chez les adolescents, ou simplement de la curiosité et de l’envie « d’essayer ».
Ce spécialiste de l’addiction a constaté, à ce titre, une augmentation du nombre de collégiens et lycéens parmi les toxicomanes pris en charge ces dernières années au niveau de son service, appelant les parents à être vigilants et à surveiller tout changement de comportement des enfants leurs enfants, notamment s’ils présentent des signes d’anxiété, de nervosité excessive, de violence ou s’ils constatent une baisse de leurs performances scolaires, une augmentation des besoins d’argent ou souffrent d’insomnie, autant de symptômes d’un début de consommation de drogue dépendance.
La prise en charge psychologique, une étape cruciale de la guérison
Pour le médecin résident, Adel Terbag, « l’accompagnement psychologique est l’étape la plus importante d’un traitement de désintoxication », notant que « la disparition des symptômes de sevrage, qui durent généralement d’une semaine à dix jours au plus, ne signifie pas que le toxicomane et s’est remis de la dépendance, mais qu’il a commencé son parcours de guérison, qui prendra plusieurs années et dépendra en grande partie de l’aspect psychologique. »
Le Dr Terbag a également mis l’accent sur le rôle de la famille et de l’entourage du toxicomane, dans le soutien de ce dernier, l’encourageant constamment à se dépasser pour sortir de la toxicomanie.
Il existe cependant une catégorie de toxicomanes, selon le même médecin, dont la santé et l’état mental nécessitent un séjour dans le service pendant le temps d’attente pendant une durée de 15 à 20 jours avant de le quitter, à condition que le respect des des rendez-vous de suivi et de contrôle médical (hebdomadaires ou mensuels), tandis que les autres patients sont suivis régulièrement par leur médecin traitant.
Parmi les cas admis figurait un homme de 24 ans qui a dit au revoir à sa mère et à ses sœurs avant de rejoindre le service de réadaptation.
« J’ai bon espoir de commencer un traitement après 12 ans de toxicomanie », a-t-il déclaré à l’APS, expliquant sa décision d’arrêter en raison de sa santé dégradée suite à son hépatite virale et aussi « Sauver la réputation » de sa famille, a-t-il dit.