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L’assurance agricole, un maillon « important » pour assurer la sécurité alimentaire en Afrique

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L’assurance est un maillon « important » du développement du secteur agricole en Afrique et un outil « indispensable » pour garantir la sécurité alimentaire, dans un contexte de risques climatiques majeurs, a souligné Jean Baptiste Ntukamazina, secrétaire général de l’Organisation africaine des assurances (OAA) . ), se félicitant également de l’organisation de la 49e conférence et assemblée générale de l’OIT en Algérie.

Dans un entretien accordé à l’APS, M. Ntukamazina, a déclaré que l’assurance était un maillon « important » dans le développement du secteur agricole en Afrique, notant que la part de l’agriculture dans le produit intérieur brut (PIB) des pays africains se situe en moyenne entre 30 et 50% , d’où « la nécessité de sensibiliser les agriculteurs africains à souscrire une assurance agricole pour couvrir les risques climatiques et autres afin d’accroître la pénétration de l’assurance en Afrique ».

Déplorant le faible taux de souscription des agriculteurs à l’assurance agricole, estimé aujourd’hui à moins de 2%, le Secrétaire général de l’OAA a observé que « les compagnies d’assurance africaines ont pu contribuer à la sécurité alimentaire en couvrant le secteur agricole contre tous les risques climatiques et autres aléas pour atténuer leurs effets sur les agriculteurs ».

« Nous sommes prêts à travailler avec les pouvoirs publics dans le cadre de politiques inclusives, qui permettent de participer à la lutte contre la faim, la pauvreté et l’atteinte des objectifs fixés en matière de sécurité alimentaire », a-t-il déclaré. , ajoutant que « l’assurance massive des agriculteurs permettra de générer les ressources financières nécessaires pour prendre en charge les indemnisations en cas de catastrophes ».

Par ailleurs, la contribution des gouvernements est également essentielle pour la promotion de l’assurance agricole, a-t-il noté, citant entre autres l’octroi de subventions pour les primes d’assurance et l’élaboration d’une réglementation favorable au développement de cette branche d’assurance.

« Les compagnies d’assurance africaines ont également besoin de données météorologiques fiables pour leur permettre de prévoir les risques liés aux précipitations ou à la sécheresse », a-t-il souligné.

Le développement de l’assurance agricole passe aussi par la prise de conscience et la prise de certaines mesures incitatives à l’égard des agriculteurs, a encore relevé le SG de l’OAA, rappelant par la même occasion que cet organisme, qui compte plus de 400 entreprises, reste « un organe de réflexion et de propositions et un espace de débat et d’échange d’expériences ».

Interrogé sur les causes de la faiblesse de l’assurance agricole en Afrique, M. Ntukamazina a expliqué que celle-ci est principalement due au manque de culture assurantielle et à la mauvaise gestion des ressources financières.

Le manque de sensibilisation du public à l’importance de l’assurance est aussi à l’origine de cette faiblesse, a-t-il également précisé.

Dans ce contexte, le SG de l’OAA a mis en garde contre le phénomène d’insécurité alimentaire qui, selon lui, a pris « des proportions alarmantes en Afrique », exhortant « les États africains à considérer le secteur agricole comme la véritable base du développement économique, à long avant l’exploitation des matières premières et des hydrocarbures ».

L’Algérie, un exemple à suivre en matière de réciprocité agricole

Par ailleurs, le SG de l’OAA a estimé que le choix du thème « la contribution de l’assurance aux défis de la sécurité alimentaire en Afrique » pour la 49ème conférence et l’OAA, qui se tient à Alger du 27 à ce jour. La journée du 31 mai est « judicieuse » et permettra de débattre « de la contribution de l’industrie de l’assurance à la résolution de ce problème d’insécurité alimentaire ».

Tout en félicitant au passage les autorités algériennes d’avoir accepté d’abriter les travaux de la 49ème Conférence Annuelle et Assemblée Générale de l’OAA, M. Ntukamazina a estimé que « le mutualisme agricole en Algérie est plus développé par rapport aux autres pays africains ».

« L’Algérie a une expérience dans le domaine de l’assurance agricole qu’elle peut vraiment partager avec le reste des pays africains. Je ne vois pas beaucoup d’expériences réussies similaires à celle de la Caisse algérienne de la mutualité agricole (CNMA). C’est un bon exemple que d’autres entreprises africaines devraient suivre », a-t-il ajouté.

A cet égard, le SG de l’OAA a annoncé l’organisation prochaine d’un séminaire en Algérie, en collaboration avec la CNMA, pour lui permettre de partager son expérience avec d’autres compagnies d’assurances du continent.

En attendant la tenue de cette rencontre, un atelier sur la micro-assurance sera animé par le directeur général de la CNMA, Chérif Benhabiles, à l’occasion de la 49ème conférence et assemblée de l’OAA, a indiqué M. Ntukamazina, précisant que cet atelier verra présence de chefs d’entreprises africains et mettra l’accent sur l’expérience algérienne en matière d’assurance agricole.

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