Les associations culturelles « El Maghdiria » pour le chant andalou et Chaâbi de Mascara et « El Djazira » d’Alger ont organisé, samedi, à Alger, une soirée dédiée à la célébration du patrimoine musical andalou, dans le cadre de la 18ème édition des « Andaloussiates El Djazair », devant un petit public.
Organisé par l’Institution des Arts et de la Culture à la Salle Ibn-Khaldoun, le 18e « Andaloussiates El Djazair », a accueilli sur la scène de cet espace mythique, deux beaux spectacles, qui ont sublimé la nouba, l’une des composantes essentielles de cette musique savante. qui comprend une douzaine de variétés modales généralement soumises à une série de cinq cadences, M’çedar, B’taïhi, Derdj, N’çraf et Kh’lass.
Pendant près de deux heures, les deux groupes ont produit de la qualité, avec deux orchestres contenant jusqu’à quatre générations de musiciens chacun, ce qui indique la grande volonté de ces deux collectifs de former et d’encadrer les jeunes talents.
Ainsi, le collectif Mascara a aligné aux côtés de ses instrumentistes adultes, quatre jeunes artistes de la même famille Chikhaoui, Nihad (mandoline / 12 ans), Nawel Zoubida (guitare / 13 ans), Kawtar (Oud / 16 ans) et Amina Hayet (Oud / 18 ans), ainsi que leurs compagnons, Charef Boulahfa (mandoline / 8 ans), Bouchra Aïni (Violon / 14 ans), le tout sous le regard bienveillant de leur président-musicien, Wanzar Boudjelel (Oud / 70 années).
L’orchestre « El Djazira » a présenté sur scène, parmi tous ses anciens instrumentistes, Mehdi Laloui (Oud / 11 ans), Youcef Rahal (Flûte / 12 ans), Sirine Ait Rahmoun (mandoline / 14 ans), Myriam Laïchour (banjo / 14 ans) et Yanis Ait Rahmoun (derbouka / 17 ans).
Prélude à l’interprétation de « Touchia Kbira », les 18 instrumentistes, dont six musiciens de l’association « El Maghdiria » à Mascara, dirigée par Abdelkrim Boulahfa, ont poursuivi avec des extraits de Nouba Zidène.
Dans de belles tenues traditionnelles représentant la région de Mascara, les solistes aux voix présentes et cristallines, Hakima Kadaoui à la mandoline, Abdelkrim Boulahfa à l’alto et Djillali Ali Kada au Oud de l’orchestre El Maghdiria, ont chanté, entre autres morceaux, » Ya badiê el hosn », « Touiyari mesrar », « Amchi ya rassoul », « Aradou el biâad ».
Fondée en 2001 et du nom de Ben Ali Meghdir, musicien-poète dont les textes ont été chantés par de grandes figures de la chanson algérienne, comme feu Ahmed Wahbi et Blaoui El Houari, l’association El Meghdiria pour la chanson andalouse et chaâbi œuvre pour la préservation et transmettre l’héritage de ces deux genres musicaux aux générations futures.
Nouba Sika, c’est la restitution de l’Association « El Djazira », présente avec un orchestre d’une trentaine d’instrumentistes dont 16 musiciens, dirigé au piano par Mourad Benoueniche, avec un regard bienveillant sur la nouvelle composante de cette école-collectif, avec son complices, le secrétaire général de ce bel ensemble et le virtuose de la mandoline, Mourad Bernoussi, ainsi que la percussionniste, flûtiste et guitariste, Nora Kichou.
Dotées de larges tessitures, les voix riches et présentes de Lyna Ait Rahmoun à la mandoline, Hafida Bounegueb, Meriem Daïm Allah et Lina Benmouloud au Oud, Neila Koriz à la guitare et Hasna Belamri au violon ont brillamment interprété, entre autres, « Ya nass » , « Akhbirouni », « Soltane errabiê », « Ya badiê el hosn », « Ya loun el assel », « Dar el oqqar » et « Lakitouha fi tawafi tessâa ».
Fondée en 1993, l’association culturelle « El Djazira » de la musique andalouse, dirigée avec courage par l’artiste Brahim Bahloul, a pour objectif de « vulgariser et promouvoir » la musique andalouse, à travers une nouvelle approche consistant à inscrire cette musique savante dans « l’universalité ». Depuis sa création, il a sorti sept CD.
Prévues du 13 au 27 mai durant le week-end, les 18e « Andaloussiates El Djazair » se poursuivent le jeudi 25 mai, avec les associations musicales andalouses, « Ezziriya » de Miliana et « El Mossiliya » d’Alger.
