Dans son nouveau livre intitulé « Massacres du 8 mai 1945 en Algérie, la vérité mystifiée », le journaliste et écrivain Kamel Beniaiche apporte un éclairage nouveau sur cette étape importante de la lutte du peuple algérien pour sa libération du joug colonial, à travers un retour à la scène des massacres pour retracer le fil de l’histoire.
Les massacres du 8 mai 1945″.
Ce deuxième livre est le fruit de la même enquête journalistique, entamée en 2005, qui a conduit l’auteur dans de nombreuses régions du nord-est du pays à la rencontre des témoins et des victimes de ce dramatique épisode historique.
L’auteur propose d’abord un retour sur le cours des événements en ce triste « mardi noir » du 8 mai 1945, jour où des manifestations pacifiques virent au véritable bain de sang dans les rues de Sétif en s’appuyant sur les témoignages, documents d’historiens et coupures de presse.
Après avoir exhumé, dans son premier livre, des milliers de victimes anonymes et fourni une liste de près de 150 victimes algériennes de représailles dans des localités proches de Sétif dont les noms n’avaient jamais été cités, la « vérité mystifiée » le crime de révéler pour la première fois ce que l’auteur appelle « La razzia » revient sur les lieux.
L’auteur fait la lumière sur ce raid qui a emporté les biens de centaines de familles à Ain Abassa, Beni Aziz, Kherrata, Ain Roua et Guedjal, mais aussi sur le massacre commis à Guelma, Beniyadjis (Jijel) et ailleurs.
Le livre pointe également du doigt les rafles, les internements arbitraires, les interdictions de séjour, les exécutions sommaires perpétrées avec la garantie et la bénédiction des hautes sphères coloniales d’Alger et de Paris, et les dérives de la justice coloniale qui s’en sont suivies.
Selon cet article « le 8 mai 1945 des hommes sont tombés à Blida, Annaba et ailleurs », ces données obligent les chercheurs à réviser l’espace en question car l’auteur estime qu’il n’est plus possible de circonscrire l’aire géographique de l’événement. uniquement à Sétif, Guelma et Kherrata.
L’auteur évoque également la pratique de la torture suite à ces massacres, s’appuyant pour cela sur le témoignage d’Hocine Ait Ahmed, lycéen à l’époque, qui relate le calvaire de « nombreux camarades (…) torturés ». car il a participé aux manifestations des 1er et 8 mai 1945 et à celle de Mohamed Said Mazouzi qui a passé 17 ans derrière les barreaux (1945-1962).
Né en 1859 à Sétif, Kamel Beniaiche, publié en 2016 « Sétif, le charnier, les massacres du 8 mai 1945 ».