Le général de la pièce « Trab ledjnoun » (Terre des Djinns), tragédie qui met en lumière la condition humaine sous le joug de l’occupation coloniale française, a été présenté, dimanche, à Alger, devant un public nombreux.
Présentée au Théâtre National Mahieddine-Bachtarzi (TNA), la pièce « Trab ledjnoun », au contenu existentiel et réaliste, a été produite par le Théâtre Régional Mahfoud-Bendhina de Béchar, à l’occasion du 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale .
Tenu en haleine pendant 65 minutes, le large public de TNA a pu apprécier une performance complète, étourdissante par la difficulté du contexte dans lequel elle se déroulait et des événements qui l’animaient.
Conçu et réalisé par Mokhtar Hocine d’après un texte d’Hichem Bousehla, le spectacle donne un aperçu de la condition des Algériens des années 1940-1950, alors encore sous le joug de l’occupation française.
Servie par une douzaine de comédiens, la pièce raconte l’histoire d’un groupe de mineurs d’horizons différents, travaillant dans des conditions inhumaines dans une mine de colons, contraints de se faire confiance et de s’unir face à une cruelle adversité.
Dans l’obscurité de la mine, chaque personnage racontant sa petite histoire, révèle une expérience amère et triste et une existence sujette à d’éternelles souffrances socio-familiales, causées et alimentées par les politiques et pratiques inhumaines et abjectes de l’administration coloniale.
Dans un rythme d’intenses échanges, Hichem Guergah (l’artificier), Younes Hachlaf (le commandant français), Bachir Essalmi, Abdelmadjid Zennani (le délégué syndical), Chahinez Messali, Juba Habbi (Georgio), Abdelkrim Zbiri (Mamadou), Hammou Saâyoud (le musicien) et Hichem Bousehla, ont réussi à porter la densité du texte, occupant tous les espaces de la scène.
La scénographie au décor grandiose, œuvre de Noureddine Baâtouche, était composée d’échafaudages, ainsi que de pantalons longs, noirs et luisants, faisant référence au monde minier, prolongés le long des façades latérales de la scène, traversées par un rail servant à mouvement. chariots à charbon.
Dans l’obscurité et la pénombre des situations, la musique et les effets sonores, signés du duo, Sadek Bouzinou et Hammou Saâyoud, s’ajoutent judicieusement à une image de haute esthétique visuelle.
La chorégraphie de Lahcène Cherif, sera aussi l’un des ateliers les plus concluants du spectacle dans l’ajustement minutieux des combats qui existaient, parfois entre les personnages.
Le public a participé à un voyage avec des personnages émouvants, qui ont mené une histoire tirée, selon le réalisateur, « de faits réels », applaudissant longuement, à la fin du spectacle, les fournisseurs de cette belle fresque.
Le spectacle « Trab ledjnoun » est attendu les 21 et 22 du mois en cours aux Théâtres régionaux, Bachir-Zehhaf à Mascara et Sirat-Boumedienne à Saïda, respectivement.