BRUXELLES-L’accord commercial conclu en 2019 entre le Maroc et l’Union européenne (UE) « a permis d’accélérer le pillage » des richesses appartenant au peuple sahraoui, mais la confirmation de l’annulation de ce traité, qui sera actuellement joué devant la Cour de justice de l’UE (CJUE), marquerait « la fin du financement européen » du projet expansionniste marocain, a indiqué le Front Polisario.
« Alors que la procédure devant la CJUE entre dans sa phase finale, avec une décision attendue en 2023, le rapport de la Commission européenne vient d’être rendu disponible, et ce bilan est clair : il accélère, comme jamais, le pillage des richesses sahraouies », écrit la représentation du Front Polisario en Europe et auprès de l’UE dans un communiqué publié mercredi soir.
« Ces questions économiques interviennent dans un cadre juridique désormais très sécurisé », estime la représentation diplomatique sahraouie. Ce dernier rappelle que la CJUE avait reconnu, dans son arrêt du 21 décembre 2016, le statut séparé et distinct du Sahara Occidental du Maroc, jugeant que « le seul critère qui doit être pris en compte est le consentement du peuple sahraoui, et certainement pas. les avantages pour les colons ».
Le 29 septembre 2021, le Tribunal de l’Union européenne a par la suite annulé l’accord de 2019, au motif qu’il avait retenu « des avantages pour les populations » alors que seul « le libre et véritable consentement du peuple mérite le Sahara, maître de son destin ».
Et dans son arrêt du 22 septembre 2022, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a jugé que la souveraineté sahraouie constituait un « fait acquis, indiscutable » et a dénoncé l’occupation marocaine du Sahara Occidental comme « une violation du droit à soi ». – détermination ».
En effet, poursuit la source, le bilan provisoire de cet accord en 2019 montre que « le but était de consolider la spoliation du territoire (sahraoui occupé) ».
Selon les chiffres de la Commission européenne, cités dans le communiqué, « 85% des produits agricoles originaires du Sahara Occidental sont exportés vers l’Union européenne, et les volumes d’exportation des produits de la pêche sont passés de 420 millions d’euros à 670 millions par année. . Et, comme le reconnaît la Commission, le profit financier européen et l’accès au marché européen fournissent le financement nécessaire aux forces d’occupation marocaines. »
Aussi, selon le communiqué, « la confirmation de l’annulation des accords de 2019, qui se jouent actuellement devant la Cour de justice, marquerait la fin de ce financement de la colonisation ».
C’est donc « une phase décisive » pour l’avenir du peuple sahraoui, comme l’explique le diplomate sahraoui Oubi Bouchraya Bachir : « Les données fournies sur l’implication européenne dans l’occupation illégale du Sahara Occidental sont accablantes : il y a cet accord depuis 2019, n’était que d’accélérer ce braquage, au détriment du peuple sahraoui ».
« Nous concentrons nos efforts sur la procédure devant la Cour, avec l’objectif de mettre définitivement fin à l’ingérence européenne dans l’exercice du droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Mais tous ceux qui se sont injustement enrichis devront rendre des comptes », a-t-il déclaré.