La première édition de la Foire Nationale des Agrumes, inaugurée mardi à Blida, a été mise à profit pour sensibiliser les agriculteurs actifs dans ce secteur sur l’importance de s’orienter vers la technique du goutte-à-goutte, compte tenu du prétendu manque d’eau d’irrigation ces dernières années en raison de le manque de pluies.
En effet, les organisateurs de cette manifestation économique, initiée par les directions locales des services du commerce et de l’agriculture et les chambres d’agriculture des wilayas participantes, ont organisé, mercredi, des journées d’étude sur l’intérêt des techniques d’irrigation majoritaires économes en eau.
Dans sa communication à ce sujet, intitulée « Impact du changement climatique sur les agrumes », la responsable du service d’appui technique à l’Institut technique de culture fruitière et animale de Boufarik, Nadjia Khemis, a expliqué que « la culture des agrumes est au top de la liste des secteurs agricoles les plus consommateurs d’eau », ce qui, selon elle, devrait « inciter les investisseurs du domaine à se tourner vers la technique du goutte-à-goutte pour remédier à la pénurie d’eau de pluie de ces dernières années.
Elle a également évoqué les répercussions du manque d’eau d’irrigation sur le rendement agricole et sa qualité, citant comme preuve « la baisse importante de la production d’agrumes dans cette campagne agricole à Blida, par rapport aux années précédentes, en raison du manque d’eau, sur sur d’une part, et les vents qui ont fait déraciner certains arbres et faire tomber les fruits avant qu’ils ne soient mûrs, d’autre part.
Pour Mme Khemis, la « réticence de certains agriculteurs » à adopter la technique du goutte-à-goutte, malgré leur intérêt manifeste pour le volume et la qualité des récoltes agricoles, s’explique par le « coût élevé » mais aussi par leur « scepticisme » à son égard. et « leur préférence pour les techniques traditionnelles ».
De son côté, le professeur à l’École nationale supérieure d’agronomie (ENSA) d’El Harrach (Alger), Brahim Mouhouche, a souligné « l’importance pour les agriculteurs d’adopter la technique du goutte-à-goutte », d’autant plus, a-t-il dit, que « l’Algérie est une des pays pauvres en eau. »
Il a toutefois estimé que « la situation n’est pas catastrophique, si nous maîtrisons l’utilisation et la gestion de cette denrée vitale ».
« Les agriculteurs actifs dans le secteur des agrumes sont plus que d’autres appelés à adopter des techniques économes en eau car la culture des agrumes nécessite de grandes quantités d’eau pour assurer un bon produit tant sur le plan qualitatif que quantitatif », a déclaré M. Mouhouche.
De nombreux participants à cette émission, qui se poursuivra jusqu’à jeudi, se sont aussi accordés sur les « avantages » de la technique du goutte-à-goutte, qui a « permis d’augmenter les rendements agricoles tout en faisant face au problème du manque d’eau de pluie » car assuré par Mohamed Sebti, le promoteur de une ferme à Boufarik.
Cet agriculteur, dont l’expérience dans le secteur des agrumes dépasse 15 ans, a déclaré à l’APS avoir été parmi les premiers à adopter la technique du goutte-à-goutte, malgré l’opposition exprimée par ses associés agriculteurs.
« Nous avons insisté pour son adoption en 2016, sur une superficie de trois (3) ha d’exploitation, qui s’étend sur 9,5 ha, dont huit (8) ha sont dédiés à la culture des agrumes », a-t-il précisé. .
Il a ajouté que, finalement, ses partenaires ont décidé de généraliser cette technique au reste de l’exploitation après avoir constaté ses « résultats positifs, notamment après le stress hydrique qui a caractérisé la campagne passée », a-t-il précisé.
Hébergé dans le complexe Mustapha Tchaker, ce salon national des agrumes a vu la participation de 67 exposants de 15 wilayes réputées dans ce secteur, ainsi que des représentants d’entreprises spécialisées dans les industries de la transformation, des engrais et du machinisme agricole.