ALGER– Un récital de musique andalouse et chaâbi a été animé lundi soir à la salle Ibn-Khaldoun par la chanteuse Hania Bekhti et l’icône de la musique andalouse, Zakia Kara Terki, devant un public restreint.
Le spectacle s’est déroulé dans une ambiance conviviale, avec en ouverture Hania Bekhti, qui a enchanté le public pendant une demi-heure, interprétant une dizaine de pièces andalouses et chaâbi en un seul mouvement.
Entre Inqilebet, H’waza, Q’çid et Kh’lasset, le performeur cherbourgeois a montré toute l’étendue de son talent en interprétant avec brio une série de morceaux sur le mode Moual qui a incité le public à occuper la piste de danse dans une joyeuse atmosphère.
Immergée dans l’univers de la chanson chaâbi depuis l’enfance, grâce notamment à son oncle, le grand chanteur Baâziz, Hania Bekhti débute sa carrière d’artiste en 2012.
Depuis, elle compte trois singles à son actif, dont deux hommages à la grande figure de la variété algérienne, également originaire de Cherchell, Noura (1938-2014), ainsi qu’un dernier opus dans le genre moderne, intitulé « Mon Cœur « .
Zakia Kara Terki, l’une des divas de la chanson arabo-andalouse, est alors apparue, mandole à la main, sous les applaudissements et les youyous du public présent, à qui elle a réservé un répertoire de chansons de la région de Sanâa et Ghernati.
La chanteuse à la voix douce a interprété une quinzaine de chansons dans les modes Ghrib, Zidène et Moual, invitant le public à un voyage onirique voué à évoquer la joie des retrouvailles, de l’amour, de la célébration de l’autre, du partage et du vivre ensemble.
Dans un lyrisme poétique prolifique, consacré au fil des siècles par les grands textes des poètes célèbres de cette musique savante, Zakia Kara Terki a choisi pour la première fois de jouer des morceaux tels que « Ya Saâ Hania », « Qoum yassir lana el kitâne » , « Koullif’tou bi badri » ou « Ma koun’tou adri ».
L’artiste a commencé la deuxième partie de son répertoire par les belles variations mélodiques et rythmiques du mode « solennité » de Zidène, avec ses intonations relevées dans les gammes majeures.
Les deux chanteurs étaient épaulés par un orchestre d’anciens musiciens, dont Rabah Berbiche au piano, Djamel Kebladj et Mehdi Bouguerra aux altos, Krimo Meghzifene au Oud, Hamza Zaghouani à la darbouka et Kamel Si Saber au goudron.
Après avoir été longtemps immergée à l’école Gharnati de Tlemcen, Zakia Kara Terki s’installe à Alger en 1978 dans le seul objectif de maîtriser le contenu de l’école Sanâa, puis intègre l’association « El Djazaïria El Moussiliya » en 1980. , celui de « El Fakhardjia » avant de fonder son propre orchestre en 1996, et de s’investir pleinement dans une carrière soliste, comptant depuis, sept opus qui reprennent le contenu des écoles de Tlemcen et d’Alger.
Le concert de musique andalouse et chaâbi, animé par Hania Bekhti et Zakia Kara Terki, a été organisé par l’Institution des Arts et de la Culture de la wilaya d’Alger dans le cadre de son programme d’accompagnement culturel du Championnat d’Afrique des Nations (Chan 2022) organisé par l’Algérie jusqu’au 4 février.