Le haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères, Josep Borrell, a prévenu jeudi qu' »il ne peut y avoir d’impunité » face au scandale de corruption au Parlement européen dans lequel le Maroc est impliqué.
« La position de l’UE est claire, il ne peut y avoir d’impunité pour la corruption. Tolérance zéro pour cela », a déclaré Josep Borrell lors d’une conférence de presse à Rabat.
« Nous devons attendre les résultats des enquêtes en cours (…) Nous attendons l’entière coopération de chacun dans cette enquête », a-t-il ajouté.
Le rôle du royaume a été souligné dans plusieurs articles de presse et de députés européens dans le scandale de corruption au Parlement européen.
Dans cette affaire, qui a éclaté en décembre, quatre personnes ont été placées en détention préventive en Belgique, dont l’eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili.
Selon le journal belge Le Soir, le compagnon de ce dernier, l’Italien Francesco Giorgi, assistant parlementaire, a déclaré aux enquêteurs qu’il faisait partie d’une organisation utilisée par le Maroc pour intervenir dans les affaires européennes.
Depuis plusieurs jours, les révélations sur le « Moroccogate » s’accumulent.
Le journal italien « Il Corriere della Sera » a récemment rapporté que Rabat aurait commis des actes d’ingérence au sein de plusieurs institutions européennes, utilisant la corruption pour soudoyer des personnalités influentes.
Le Maroc se serait ainsi tourné vers un groupe parlementaire pour « cultiver ses multiples intérêts, en le guidant dans ses opérations par Mohamed Belahrache, un officier de la DGED (Direction générale des études et de la documentation), des services secrets à Rabat ».
Cet officier marocain aurait agi par l’intermédiaire de l’ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmoun, qui « travaillerait en étroite collaboration avec les services secrets marocains » et qui aurait rencontré à plusieurs reprises l’ancien eurodéputé italien, Pier-Antonio Panzeri et son compatriote et l’actuel député européen Andrea Cozzolino à Bruxelles et à Varsovie.
décrites comme « amies » dont les plus proches seraient Eva Kaili, Arena Maria, Moretti Alessandra et Benifei Brando Maria ».
La coprésidente du groupe de gauche au Parlement européen, Manon Aubry, a indiqué que les révélations faites jusqu’ici sur « Morocgate » ne pouvaient être que la pointe de l’iceberg.