Plus de sept Marocains sur dix, soit plus de 72% de la population, ont déclaré que le phénomène de la corruption est répandu dans les institutions publiques et les agences nationales et entrave la confiance des citoyens, a révélé un réseau de recherche indépendant dans une enquête sur le Maroc.
Dans son dernier rapport sur le Maroc, le Baromètre arabe rapporte que plus de 72% des Marocains affirment que cet acte de perversion persiste encore dans les institutions publiques et entrave la confiance des citoyens.
Ils assurent que la corruption est répandue dans les institutions étatiques et les agences nationales, un résultat similaire à l’enquête menée en 2018, poursuit le réseau de recherche.
Les hommes et les femmes sont unanimes à dire que la corruption est répandue dans toutes les institutions, 69% des femmes déclarant que la corruption est persistante contre 75% des hommes.
Cette enquête intervient au moment où le pays fait face à un énorme scandale lié à un concours d’avocats, dans lequel le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi et ses ser sont accusés d’irrégularités ayant affecté l’examen écrit d’entrée à la profession, notamment en en ce qui concerne les noms publiés sur la liste des candidats admis, dont beaucoup ont des liens familiaux avec des personnalités publiques et influentes du royaume.
Les avocats ont fait assumer au ministre l’entière responsabilité, tant sur le plan éthique que juridique, des échecs qui ont entaché les épreuves écrites et ont ouvertement critiqué la gestion du concours par le ministère de tutelle.
Outrés par ce scandale, avocats et candidats à l’accès à la profession ont manifesté mardi dernier devant le Parlement pour demander l’annulation des résultats.
Rappelons que de nombreux parlementaires et associations de la société civile marocaine ont récemment tiré la sonnette d’alarme sur l’ampleur de la corruption dans le pays et à différents niveaux.
L’Association marocaine de lutte contre la corruption a adressé, dans ce cadre, un mémorandum au Premier ministre, Aziz Akhannouch, dans lequel il exprime sa « vive préoccupation face à la corruption endémique et généralisée » dans le royaume. (APS)