Quinze enseignants contractuels marocains ont été condamnés à des peines de prison pour avoir participé à des manifestations nationales réclamant une réforme de leur statut professionnel, ont rapporté lundi les médias locaux.
Le tribunal de Rabat, qui a rendu ces jugements, a prononcé un mois de prison avec sursis assorti d’une amende contre 15 enseignants contractuels poursuivis pour avoir participé aux manifestations organisées dans la capitale pour exiger une réforme de leur statut professionnel, une crise qui paralyse l’enseignement public au Maroc depuis 2019.
Les enseignants ont été accusés de « rassemblement non autorisé » et de « violation de l’état d’urgence sanitaire ». Ce verdict s’ajoute aux condamnations qui ont déjà touché 40 enseignants.
Dans un communiqué rendu public, la Coordination nationale des enseignants contractuels dénonce ces décisions « injustes » à l’encontre des enseignants et l' »indifférence à leurs droits et revendications justes et légitimes ».
Elle a réaffirmé son attachement à l’abandon du système contractuel et à l’intégration de tous les personnels enseignants dans la Fonction publique, dénonçant du même coup les retenues sur salaires auxquelles ils sont soumis, appelant à une participation massive aux prochaines grèves et manifestations.
Depuis 2016, le Maroc emploie des dizaines de milliers d’enseignants en contrat à durée déterminée (CDD). Ces enseignants contractuels ont lancé un mouvement de grève depuis plus de trois ans, accompagné de manifestations parfois entrecoupées de violences.