La députée européenne Maite Pagazaurtundua a adressé une lettre au Haut Représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères, Josep Borrell, lui demandant de protéger la liberté de la presse face à la stratégie de « harcèlement judiciaire » que le Royaume du Maroc mène. contre le journaliste espagnol Ignacio Cembrero.
« Je vous écris pour dénoncer la stratégie de harcèlement judiciaire que le Royaume du Maroc exerce contre le journaliste espagnol Ignacio Cembrero », écrit notamment Maite Pagazaurtundua dans sa lettre rendue publique via son compte Twitter.
La vice-présidente de la Commission parlementaire pour les libertés civiles dénonce dans cette lettre ce qu’elle considère comme une « stratégie constante visant à faire taire ce journaliste spécialisé dans la politique marocaine, à travers une série de poursuites judiciaires ».
A ce sujet, Maite Pagazaurtundua a passé en revue la « liste des événements qui se déroulent contre la liberté de la presse » contre cette journaliste, qui, selon elle, remonte à janvier 2014, lorsque le Premier ministre marocain de l’époque, Abdelilah Benkirane , a déposé une plainte pénale contre Ignacio Cembrero pour « apologie du terrorisme » auprès du parquet, plainte qui a été classée sans suite.
S’en est suivie une autre action en justice intentée par le Royaume du Maroc contre le journaliste pour « apologie du terrorisme », qui a également été classée sans suite en juin de la même année.
Le député rappelle également qu’en 2015, l’homme d’affaires marocain Ahmed Charai a porté plainte pour « atteinte à l’honneur ». Cet homme d’affaires a été lié aux services secrets marocains par divers médias, comme le journal El Mundo, qui l’a qualifié d' »espion du Maroc ».
Il rappelle également qu’en avril 2022, le Maroc s’est constitué partie civile dans l’exercice d’une action de fanfarons, si bien que le tribunal déclare que le journaliste espagnol n’a jamais été victime d’espionnage par le Makhzen.
comme l’ont fait plusieurs médias, que le régime marocain était à l’origine de l’espionnage opéré à travers le logiciel sioniste Pegasus.
L’eurodéputé Ciudadanos a critiqué cette « chaîne de poursuites judiciaires » comme une tentative de « faire taire » le journaliste espagnol, c’est pourquoi il a rappelé à Josep Borrell, en visite jeudi à Rabat, qu' »il est de la responsabilité des institutions européennes de prévoir des mesures de protection pour les médias et leurs travailleurs, en particulier lorsqu’ils font l’objet de représailles, de harcèlement ou de coercition de la part de puissances étrangères ».
Tenant compte de la directive (UE) 2019/1937 sur la protection des lanceurs d’alerte, ainsi que de la loi européenne sur la liberté de la presse, introduite en septembre 2022 pour protéger le pluralisme et l’indépendance des médias, elle demande au chef de la diplomatie européenne ce qu’il entend faire. faire. protéger Ignacio Cembrero en particulier ».
Elle estime qu’il est « important d’envoyer un message clair contre l’ingérence politique, notamment étrangère, dans le travail des journalistes, car ce type de persécution judiciaire vise à empêcher la dénonciation d’actes criminels ou autres ». (APS)