ALGER – Dans le but de contribuer au développement culturel par la production et la diffusion de spectacles d’art dramatique et chorégraphique à caractère éducatif et culturel, le Théâtre National Algérien (TNA), institution culturelle par excellence, a été créé il y a 60 ans, le 8 janvier , 1963.
L’Algérie, qui fête cette année les 60 ans de la reconquête de l’indépendance, s’était érigée en quelques mois en un haut lieu de la culture aux objectifs clairs, et confiée aux bons soins de l’homme de théâtre Mustapha Kateb (1920-1989) qui créer le Ballet National d’Algérie et l’Ensemble National de Danse Folklorique.
TNA, dans sa conception, est chargé d’entreprendre des travaux de recherche pour identifier les caractéristiques d’un théâtre algérien authentique, de créer un nombre minimum d’œuvres d’auteurs algériens et d’enrichir son répertoire par la création d’œuvres d’auteurs étrangers appartenant au théâtre universel classique et moderne .
Elle a également pour mission de participer à toutes les manifestations culturelles organisées en Algérie et à l’étranger et d’assurer une large diffusion populaire de ses créations.
Installé dans le célèbre édifice de la place de Port-Saïd, construit en 1853 et inscrit sur la liste des biens culturels en 2019, on verra TNA interpréter sur ses toiles les artistes les plus illustres, qui ont vu naître dans les années 1940 un noyau solide d’artistes qui accompagneront, par les arts, la lutte de libération et imposeront une culture et une créativité artistique algérienne dans la troupe artistique du FLN.
Mahieddine Bachtarzi (1897-1986), dont le bâtiment porte aujourd’hui son nom, y introduisit le théâtre arabe et repéra et accompagna de nombreux talents du théâtre et de la musique.
En 1963, TNA ouvre sa première saison après la nationalisation avec la chanson « Les enfants de la Casbah », mise en scène par Mustapha Kateb sur des paroles d’Abdelhalim Raïs. Près de 200 autres productions viendront enrichir le répertoire du Théâtre National Algérien Mahieddine-Bachtarzi.
A la tête de ce prestigieux théâtre, il y a eu des monuments de la culture algérienne, comme Mohamed Bastandji, membre de la fanfare FLN connue sous le nom de scène de Taha El Amiri, Mohamed Boudia (1932-1973), Ziani Cherif Ayad, M ‘hamed Benguettaf (1939-2014) ou Azzedine Medjoubi (1945-1995) et Abdelakder Alloula (1939-1994), tous deux tués par la violence terroriste.
Ce pôle de rayonnement culturel a accueilli pendant de nombreuses années de grands événements culturels comme le Festival international de musique symphonique, le Festival de danse contemporaine, désormais délocalisé à l’Opéra d’Alger, ou encore le Festival national de théâtre professionnel qui s’y tient toujours.
Théâtres régionaux pour une diffusion plus large
Dans les années 1970 et 1980, de nombreux bâtiments théâtraux de l’époque coloniale ont été récupérés et réhabilités pour servir une logique de diffusion et faciliter l’accès des citoyens à la culture, comme les théâtres régionaux Annaba, Constantin, Oran, Bejaia, Sidi Bel Abbes et Batna se Je suis née
Le nombre de théâtres régionaux va augmenter avec l’ouverture de locaux à Mascara, Oum El Bouaghi, Tizi Ouzou, El Eulma, Saïda, Skikda et Souk Ahras dont certains ont été construits dans les années 1970.
Répondant à une dynamique théâtrale intense, de nouveaux théâtres ont été construits plus récemment dans des villes comme Mostaganem, Djelfa ou encore cette année à Laghouat et Biskra dans le but d’exploiter et de cristalliser un mouvement de création théâtrale très actif.
Le secteur culturel a également organisé de nombreux festivals nationaux, internationaux, locaux ou encore thématiques pour soutenir un riche mouvement créatif. C’est ainsi que des manifestations comme les Journées du Théâtre du Sud, celles du théâtre comique à Médéa, du théâtre expérimental, le festival local de Sidi Bel Abbes, ou plus récemment les Nuits Internationales du Théâtre d’Adrar et les Journées du Théâtre de Rue portées par des coopératives et des associations culturelles , est apparu.
Ces rendez-vous s’articulent autour de rendez-vous théâtraux incontournables comme les festivals de théâtre professionnel d’Alger, le festival de théâtre amateur de Mostaganem et le festival international de théâtre de Béjaïa.
Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi reste cependant au cœur du 4ème art avec l’organisation de nombreux événements et stages, une collaboration constante avec les institutions de formation, en plus d’un registre régulier de productions.