Les femmes rurales de la wilaya d’Oran ont réussi la transition de l’agriculture traditionnelle vers l’investissement, dans le but d’améliorer la production et ainsi d’assurer la sécurité alimentaire, avec l’appui et le soutien de l’Etat qui a adopté une politique nationale de promotion et de développement. du secteur agricole.
Les femmes rurales ont relevé le défi de diversifier leurs activités, en investissant, a expliqué Sabrina Hirèche, agronome à la Direction des services agricoles (DSA), dans diverses niches telles que la céréaliculture, l’alimentation du bétail, l’élevage de vaches laitières, l’apiculture et l’arboriculture.
Ils se sont également lancés dans l’expérimentation de nouvelles cultures comme la culture du safran, des plantes médicinales ou encore la fabrication du fromage pour diversifier leurs activités et investir de nouveaux espaces. « Le succès de toutes ces expériences est indéniable », a-t-elle souligné.
L’appui de l’État à l’irrigation a encouragé de nombreuses femmes à étendre et à diversifier leurs activités. Deux des neuf agriculteurs qui ont soumis des demandes ont reçu un soutien pour lancer l’irrigation au goutte-à-goutte en 2022, a indiqué l’expert, indiquant que ce soutien varie de 30 à 50% des coûts des travaux de forage de puits et d’achat d’équipements.
Concernant le raccordement des fermes et périmètres agricoles au réseau de distribution d’électricité, la DSA a approuvé, cette année, 20 dossiers déposés par des femmes rurales afin de bénéficier de cette source d’énergie vitale. Environ 70 demandes ont été déposées dans ce sens par d’autres paysans et l’étude des autres dossiers se poursuit normalement, ajoute-t-il.
Les femmes rurales bénéficient également d’un appui technique permanent des directeurs des DSA en matière de phytosanitaire et d’encadrement vétérinaire ou agricole.
Ils ont « un grand intérêt à se former pour acquérir de nouvelles compétences et maîtriser les dernières techniques utilisées pour améliorer leur production », a assuré, pour sa part, le directeur de la Chambre d’agriculture, Zaddam Houari, notant la présence importante de la campagne. femmes dans les formations organisées par la chambre, notamment dans les domaines de la production fromagère et de la culture des plantes médicinales.
La Chambre d’agriculture a enregistré l’adhésion de 37 femmes rurales actives dans différents secteurs de l’agriculture et de l’élevage depuis janvier de l’année dernière jusqu’à aujourd’hui. « La chambre compte 946 membres inscrits », a détaillé M. Zaddam.
Sur le terrain, trois associations opérant à Oran soutiennent les femmes rurales encore attachées à l’agriculture traditionnelle, en les formant et en commercialisant leurs produits lors d’expositions et de foires locales ou nationales, pour leur permettre d’établir des contacts, de diversifier les sources de revenus et de préserver les origines et produits naturels.
Depuis que les femmes rurales s’intéressent aux investissements agricoles en élargissant et diversifiant leurs activités dans différents secteurs de l’agriculture et de l’élevage, elles ont pris conscience de l’importance d’adhérer à la Mutuelle Nationale Agricole (CNMA) pour soutenir leurs activités. Actuellement, 32 femmes rurales actives dans divers secteurs agricoles, tels que les céréales et l’élevage, et deux associations actives dans la promotion de la femme rurale ont des parts dans la CNMA, selon les statistiques de la direction régionale de cet organisme.
Modèles de réussite
Sihem Benderia, qui élève des vaches laitières depuis 2018, fait partie des femmes rurales qui ont réussi la transition de l’agriculture traditionnelle à l’investissement, grâce au soutien de l’État dans le secteur du lait et de l’alimentation et au soutien des techniciens de service DSA et des médecins vétérinaires.
D’abord avec un troupeau de 30 vaches laitières, son exploitation compte aujourd’hui 80 têtes auxquelles s’ajoutent 20 autres génisses. Mme Benderia a déclaré que l’utilisation d’outils informatiques dans la gestion de l’élevage bovin lui a permis d’augmenter la production de lait à 1.300 litres par jour, qu’elle collecte et revend directement à une laiterie à Es Senia.
Pour diversifier son activité, cette femme de 37 ans plante des arbres fruitiers, notamment des oliviers, sur une superficie de deux hectares, sur les trois de son exploitation. L’hectare restant est dédié au pâturage du bétail, a-t-elle déclaré.
Mme Benderia s’est engagée dans la culture des oliviers encouragée par le soutien de l’État dans le domaine de l’irrigation, en utilisant la technique du goutte-à-goutte, qui présente de nombreux avantages.
Ce succès a également été obtenu par Mme Linda Achilli, qui a choisi d’investir dans le créneau de l’emballage des produits agricoles locaux. Au début de son projet, elle s’est engagée dans le conditionnement artisanal de l’huile d’olive. Le produit a été très apprécié par le consommateur qui l’a encouragé à développer cette activité pour inclure le conditionnement des figues sèches, du sirop de dattes et du couscous aux herbes diverses confectionné par les femmes rurales de Hassi Bounif, Hassi Amer et Sidi El Chahmi.
Avec l’aide de l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat, Mme Achilli est passée de la production traditionnelle à la production industrielle, utilisant des machines pour emballer les produits et sécher le couscous et d’autres produits agricoles, comme les fruits et légumes. Ses produits sont très appréciés des consommateurs, ce qui l’encourage à développer son activité.(APS)