L’ancien lycée technique « Larbi Ben Mhidi » à Dellys (Est de Boumerdès), dit « Dar El-Hirfi » (maison de l’artisanat), est un centre de formation historique, remarquable par son architecture unique et sa situation surplombant de larges, et faisant partie des plus anciennes unités d’enseignement encore en activité en Algérie, après 140 ans d’existence, a relevé APS, sur place.
Le Lycée « Larbi Ben Mhidi » est étroitement lié à l’histoire de la vieille ville de Dellys, notamment de son ancienne Casbah (dans la partie basse de la ville), où il occupe une place prépondérante, jouxtant la RN24 et facile à identifier , même de loin, par les marins et les capitaines de pêche, et constitue une sorte de phare pour les guider en toute sécurité vers le vieux port de Dellys.
D’après les documents disponibles à la bibliothèque de la wilaya, ce monument a été érigé en 1880, sous le nom d’Ecole Industrielle des Colons. Ce nom a été changé en Colony Vocational School le 22 décembre 1905, avant de changer à nouveau en 1912 pour s’appeler l’École des arts et de l’industrie, puis l’École des arts et métiers en 1949.
L’unité change alors de nom, en 1955, pour s’appeler Ecole Nationale Professionnelle, puis lycée pour la préparation du diplôme de technicien en 1961. Elle est baptisée du nom de « Larbi Ben Mhidi » le 10 mai 1976 .
A cette époque, cet établissement d’excellence dispensait une formation résidentielle en anglais (langue officielle de l’unité) à des milliers d’étudiants nationaux et étrangers, dans diverses spécialités scientifiques et techniques (mathématiques techniques, industrie mécanique, électricité technique, froid). Il a été converti en école secondaire ordinaire en 2005.
== Classement en secteur protégé de l’ancienne Casbah de Dellys ==
Ce monument historique a été introduit en 2016 dans le Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du secteur protégé de l’ancienne Casbah de Dellys, en vue de valoriser son potentiel et d’accroître ses dimensions historiques esthétiques, civilisationnelles et culturelles, a indiqué le local. directeur de la culture et des arts, Bendou Sabrina.
Elle a estimé que ce Plan de Sauvegarde est de nature à « conserver les bâtiments historiques de l’ancienne Casbah, dont ce lycée, parallèlement à la réhabilitation de la vieille ville en destination touristique, dans son cadre historique traditionnel et urbain, par la mise en œuvre de techniques des lignes directrices et des normes d’architecture contenues dans le Plan », a-t-elle déclaré.
Confiée à deux cabinets spécialisés, avec l’appui d’un bureau d’études, l’opération de restauration et de réhabilitation de ce lycée a été lancée en 2019, selon le directeur par intérim de l’urbanisme, de l’architecture et de la construction, Mohamed Abbou.
Il a souligné l’achèvement de la première phase des travaux et leur récente mise en service, en attendant le lancement « prochainement » de la deuxième phase.
Le projet de réhabilitation de ce bel édifice, fortement dégradé principalement à cause des facteurs humains et du temps, combiné aux conséquences du séisme du 21 mai 2003, a été doté d’une enveloppe de plus de 140 millions de DA.
La première phase de cette opération de restauration a porté notamment sur le renforcement des piliers des différentes structures et équipements du bâtiment et de sa façade, outre la réhabilitation et le réaménagement du bloc administratif et de ses ateliers et la construction d’un ouvrage de protection et œuvres. mettre fin aux glissements de terrain qui menacent l’ouvrage.
Parallèlement à ces travaux, les ouvriers du projet ont bénéficié, sur place, d’une formation visant à la reproduction d’arabesques et d’œuvres d’art ornementales (dessins, gravure sur bois et plâtre, fenêtres, portes), nécessitant l’utilisation de techniques anciennes pour leur mise en œuvre, selon les modèles originaux.