Le ministre de la Justice, garde des sceaux, Abderrachid Tabi a déclaré mardi à Alger que les efforts de récupération des fonds détournés se poursuivent tant au niveau national qu’à l’étranger, estimant que la valeur de ces fonds dépasse 20 milliards de dollars au niveau national.
« Nous travaillons toujours pour récupérer le reste des fonds détournés tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays », a déclaré M. Tabi après l’adoption par les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) du projet de loi portant prévention et lutte contre la blanchiment d’argent et financement du terrorisme.
L’opération de récupération « de l’argent du peuple, qui a débuté en 2019, se poursuit grâce aux efforts conjugués des différents services de l’Etat mobilisés à cet effet », a-t-il poursuivi.
Au niveau national, le ministre prévoit « une augmentation de la valeur des fonds pillés et récupérés qui ont atteint jusqu’à présent 20 milliards USD, comme l’a récemment annoncé le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, lors de sa rencontre régulière avec le presse », et ce en raison de « la poursuite des procédures judiciaires de saisie et de confiscation au niveau national ».
« La justice a saisi ces propriétés réparties entre les différentes wilayes du pays », a déclaré le ministre, citant à cet égard la confiscation de « maisons, biens touristiques, villas luxueuses à travers les wilayes du pays, ainsi que des dizaines d’usines ». , y compris l’assemblage d’automobiles et autres opérant dans divers domaines outre la saisie de bijoux et de pierres précieuses et la saisie de 6.447 comptes bancaires et de 4.203 véhicules de tous types ».
C’est aussi « la saisie de 23.774 biens mobiliers, 425 logements et 14 lotissements immobiliers comprenant chacun jusqu’à 1.000 logements ».
Au niveau international, M. Tabi a rappelé « l’émission de 224 commissions rogatoires pour le recouvrement des fonds détournés, réparties sur 30 pays », soulignant que « le recouvrement de ces fonds et avoirs au niveau international est un processus difficile et compliqué , en raison de plusieurs facteurs , dont la différence entre les systèmes judiciaires d’un pays à l’autre et les réponses divergentes des pays à ce processus ».
« Au début de l’opération, nous étions confrontés à des pays qui n’étaient pas convaincus par la démarche. Cependant, l’ampleur des dégâts a convaincu ces pays de la nécessité d’apporter aide et assistance pour récupérer les biens du peuple algérien », a-t-il ajouté.
M.Tabi a également tenu à répondre à ceux qu’il a qualifiés de « sceptiques » qui ne croient pas au dossier présenté par l’Etat concernant le recouvrement des fonds détournés, disant « vous voulez minimiser les efforts déployés par les différents organes de l’Etat , auquel j’ai déclaré une guerre acharnée pour récupérer ces fonds, mais nous continuons ce processus et avons tous les détails de ce bilan dans un rapport de 1.400 pages ».
« De nouveaux chiffres détaillés vous seront fournis en temps voulu, car il est de notre devoir de clarifier l’opinion publique sur le recouvrement de ses fonds détournés au niveau national et international, dans le sens où le citoyen a le droit de connaître le processus de recouvrement fonds », a assuré le ministre.