ALGER-La pièce « El Azeb » (Le Célibataire), comédie noire aux contours métaphoriques et burlesques, sur des personnes qui peinent à réaliser leurs rêves faute d’un environnement favorable à leurs ambitions, est entrée vendredi soir à Alger, en compétition avec le 15ème Festival National de Théâtre Professionnel (FNTP), devant un public nombreux.
Accueilli au Théâtre National Mahieddine-Bachtarzi (TNA), le spectacle, auquel plusieurs autres disciplines artistiques ont été invitées, au-delà de celles qui constituent les ateliers essentiels d’une pièce de théâtre (chant, danse, art plastique et poésie), a été mis en scène par Moulay Meliani Mohamed Mourad sur un texte adapté de sa plume, tiré du conte « Azeb Haï El Mordjane », du romancier algérien Rabiâ Djelti.
Ouvert à plusieurs autres courants théâtraux, dont le psychodrame, la caricature et le vaudeville, le spectacle, d’une durée de 80 minutes, dénonce les dysfonctionnements de la société, à travers l’histoire d’un enseignant qui traverse une dimension sociale de crise chez les plus aigus et les plus qui a, pendant dix ans, laissé sa petite amie à qui il avait promis le mariage en suspens.
Sans domicile, Zoubir souffre. Malgré toutes les pressions qu’il subit en raison de la position noble d’enseignant qu’il ne peut plus atteindre, une situation qui irrite Sakina, qui la sent plus distante par rapport à leur projet de coexistence.
« Qu’est-ce qui peut être pire que la rupture d’une relation amoureuse entre deux êtres par des considérations inadmissibles à l’entendement humain, liées au manque de moyens qui génèrent un environnement hostile ? », a demandé l’un des acteurs sur scène dans une situation de vaudeville de le spectacle.
Ravi et aux larmes aux yeux, le public a également apprécié la bande originale de Mohamed Zami, ainsi que la série de clips, réalisée par Moulay Meliani Mohamed Mourad, à la place des grandes figures disparues, de l’art algérien et étranger, comme le visuel l’artiste Mohamed Issiakhem. , les grands chanteurs, Blaoui El Houari et Hasni Chekroun, le dramaturge, Abdelkader Alloula ou encore l’acteur, Sirat Boumédienne et l’actrice Marylin Monroe.
Le travail de Yacine Saadi, la scénographie aux éclairages judicieux et multicolores, aux teintes sourdes ou vives, ainsi qu’un ensemble fonctionnel qui se composait de plusieurs façades démontables du quartier, dont celle de la célèbre maison d’édition « Disco Maghreb » , libéré. des espaces pour des acteurs d’une énergie étonnante, dans un rythme ascendant avec des dialogues qui ont repoussé les limites du langage théâtral, lui offrant de nouveaux espaces d’expression.
Houria Zaouch, Amina Beldoussine, Mustapha Meratia, Youcef Gouasmi, Sofiane Ahed et Amine Rara, ont porté avec brio la trame du spectacle, donnant leur ligne et occupant tous les espaces de la scène dans des figures chorégraphiques extrêmement esthétiques, conçues et travaillées avec soin. aux détails par Aissa Chouat, sous l’œil bienveillant du réalisateur.
« Après deux ans de pandémie, pendant lesquels l’activité culturelle s’est arrêtée complètement, les gens avaient besoin de rire, d’où ce spectacle que j’ai délibérément conçu sous une forme qui présente une fresque visuelle qui rassemble davantage de disciplines artistiques », a expliqué Moulay Méliani.
A la fin du spectacle, les comédiens et leur soutien artistique ont dû rendre un dernier salut à un public euphorique, qui n’a cessé de les applaudir.
La pièce « El Azeb » a été produite par le Théâtre Régional d’Oran.
Inaugurée le 23 décembre, la 15e FNTP accueille, jusqu’au 1er janvier 2023, treize représentations simultanées programmées au TNA et une trentaine gratuites, au Théâtre municipal Ibn Khaldoun, Alger-Centre et Hadj-Omar au TNA.
En outre, le programme du festival comprend des conférences, des ventes de livres en présence de leurs auteurs, des master-classes et des spectacles de rue.